Je n’ai pour ivresse que ce chemin de terre,
Où je me perds sous vents de mon fidèle éther.
Ils chuchotent, me soufflent des vers ébréchés
Tailladant les herbes de quelques maux fléchés.
Je ne me doutais pas que, sur ce jeu de pistes,
Assise sur un banc, une cruciverbiste
M’attendrait de pieds fermes et de rimes croisées,
Moi qui m’assoupissais sous ces décors boisés.
Ses yeux étaient, je crois, de ceux qui, indécis
Oscillent entre le chant et le cœur du récit,
Lorsque la tessiture extrait, à l’encre noire,
La profondeur d’esprit de la candeur notoire.
Nous avons conversé, en tous points convergé,
Divisé sans rogner châtaignes écossées,
Et la pluie de septembre rinçait les vergers
Quand mon rêve charnel a cru bon s’exaucer.
Ce n’était qu’un baiser ; une neige d’orange
Evaporée sitôt le redoux amorcé,
Me reviennent parfois quelques embruns corsés
Quand l’écrit me ramène à ce chemin étrange
Où je me perds souvent…