Si mes yeux se lèvent, parcourent les nuages,
Cherchant en altitude une trombe imminente,
C’est que je sais déjà les célestes rouages
Qui brisent de leurs eaux une plume abstinente.
Le vent a décroché - j’ose croire- pour moi
Une goutte de pluie endormie sur ses hanches
Et puis il a soufflé sur le bout de ses doigts,
Libérant de son joug l’oblongue perle blanche.
C’est dans sa lente chute qu’elle s’est nourrie
De caresses divines ou de pensées sommaires,
De tout ce que le mot soupire aux hémisphères,
Des reflets recensant d’infinis coloris…
En tombant à mes pieds, son onde propagée
Remplit de ses voyages chacun de mes gestes
De la main qui se crispe d’un mal passager
A l’encre libérée au cœur d’un anapeste.
Je ne perdrai de vue l’origine du mot
Où tout s’est concentré d’arômes et d’embellies,
Et que l’arme du cœur se confonde en délits
Ainsi, le premier vers est une goutte d’eau…