La mésange et l’épervier
par Miocene
Souvenez-vous de ce riche épervier
Promenant ses allures de damoiseau
Prés de celle qui, un jour, osa défier
La rapacité de ce vil oiseau.
La scène eut lieu dans un nid luxueux
Par une belle matinée du mois de mai,
Où la servante de Monsieur, une mésange,
S’attelait aux brins pour en faire le change.
La demoiselle, le cœur léger et tendre,
N’avait que le mot labeur à l’esprit
Quand soudain, une présence vînt la surprendre,
Celle de Monsieur, qui n’était point parti.
Et tournoyant au-dessus de sa proie,
L’épervier, impatient, s’en délecta :
« Sauvez-vous où vous voudrez » cria t-il,
« Plus je serai haut, plus je vous verrai ! »
Si bien qu’après une poursuite haletante,
Le piège, sur elle, se referma.
La mésange, laissée pantelante,
Dans un dernier soubresaut, balbutia :
« Tu jouis à faire mourir
La chair de mon corps ;
Par-delà souffrir,
Mes larmes te fixent encore ! »
Ce n’est qu’un peu plus tard,
Entre les griffes du chasseur invétéré,
Que la victime, affaiblie, succomba.
Les puissants, à l’affût, ne cessent d’étendre
L’indicible horreur de leur cruauté ;
Le succès de l’épervier s’amplifia.
Poème extrait de mon premier recueil de poèsie Hasards de l'Humeur paru en mai 2013<br />
chez Mon Petit Editeur<br />
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Poème posté le 22/10/13