Déchirure
par Jmyl44
Ce matin, alors que les objets dorment dans ma chambre, ils me chuchotent un nom, un prénom, et pendant que le sommeil me donne le songe de l’amitié, se dessine un autre chant, déjà connu, une faute bien sur, mais une faute vêtue d’images brillantes. C’est une expérience qui semble marginale, elle est, c’est tout.
Ce matin, j’ai laissé les ailes de mes sentiments s’étendre en leur offrant un horizon trop lointain, et bien entendu elles se sont dissipées en mille éclats.
L’horizon est l’écho de ce qui vient de mon cœur, ce vent de plaisir et d’envies qui m’a poussé vers toi tout au long de cette nuit à été balayé.
Toi que je nomme vent d’ouest quand tu chasses les nuages de mon soleil, je te baptise ce matin, nuage, blessure, plus encore que plume ou livre.
Tout cela ne peu amorcer un dialogue englouti avant même d’être considéré.
Si je peu appartenir au pays de tes rêves, de tes miroirs, j’accepte cette nouvelle blessure auquel mon cœur ne peut rien et pour lequel je ne peux rien.
Cette dernière nuit ton image s’est répandue en moi. J’ai recherché le silence pour essayer de redescendre sur terre après m’être répandue en toi, comme la pluie sur ce désert que je suis, dans ce monde surprenant, paré de rêve et de nostalgie.
Tu ne te conjugueras plus avec moi, il n’y aura plus de cette magie projetée par tes yeux sur mon royaume. Je laisse derrière moi ni île, ni bateau aux voiles tentatrices. La vie est comme un livre, chaque année une page se tourne, celle de cette nuit sera la dernière.
Et cette dernière nuit je l’ai traversé dans une kyrielle d’étoiles, coups de cœur, coups de bleues. Disons que je vie entre stratus et cirrus. Mon livre transcrit le mystère d’une chute, avec son langage, son monde muet.
J’ai toujours avancé dans un aven de quiétude, délice d’entendre ton chant devenir différent pour me guider encore, moi l’aveugle, mais délice devenue fourberie puisque l’amour a ouvert mes yeux pour loger sous les cils d’un visage qui ne mourra jamais.
N’aurais-je été l’ami que d’un visage ? D’une voix ? Non pas vraiment de toi ? C’est impossible tout cela est trop inepte. Tes yeux ne m’ont pas vu ce matin, Peut-être que demain nos regards ne se croiseront plus par peur de nous reprocher tous ces mots, ces caresses, épigrammes pour lesquels je ne discerne aucune étoile sous la brume d’une page que je m’ hasarde d’achever avant de la déchirer.
Quelle était cette lueur sous tes cils quand cette nuit j’ai crié ton prénom, mes presciences avoués. Conséquemment dans l’aube cette haine à ton encontre. ?
Notre harmonie était si parfaite, pourquoi l’avoir sacrifié sur la musique de nos soupirs et notre commune jouissance.
Je t’ai confié ma passion pour l’océan, décris cent fois ce qui vient du plus profond de mon âme, raconté mes éclairs lointains, je t’ai offert ma vie, je me suis raconté tout au long de ses années, tu as été l’amie de ma vie, alors pourquoi est-ce arrivé ? Peut-être parce qu’au plus profond de mon âme je le désirais également. J’ai versé trop de larmes au petit jour, avant de m’endormir dans une forêt d’incompréhensions.
La vérité d’aujourd’hui c’est la peur de croiser ton regard. La vérité d’aujourd’hui ‘hui n’étant pas celle de demain, le temps saura être mon allié.
Quoi que tu penses de cette sentence je me fiche de la réponse que tu peu y donner. Que peuvent dessiner les souvenirs, mon visage ?, une pierre ? Tu sais que j’aime le silence, le silence n’a pas de chemin, comme aujourd’hui nous n’avons plus de chemin.
Je n’aimerais pas que mes prochaines nuits, la tristesse pose une lampe au chevet de ma douleur et obscurcis l’histoire du mot amitié, que le temps fasse ce qu’il a à faire, qu’il me débarrasse de ma vie, il sait trop bien le faire. Il faut que cette nuit devienne un secret qui parle de toi et de moi, un secret qui n’aura jamais d’âge. Tu le sais bien, tout le monde le sait, quelle langue parlent les saisons, toujours dans l’ignorance du vent et de l’espace. Je garderais le souvenir de tes yeux plongés dans les miens, une fraction de seconde.
Poème posté le 25/10/13