Chakanaka
par Aros
Dans un village au soleil de l’Afrique
Chakanaka avait deux beaux garçons,
L’un sommeillait sur son dos famélique,
L’autre, pieds nus, bottait dans des bidons.
Un jour pourtant des guerriers missionnaires,
Machette au poing tuèrent à foison
Hommes et femmes, pour des raisons austères.
Un de ces jours où sombre l’horizon.
Ces guerriers fous au bout de leur tuerie
Ont emmené le garçon aux pieds nus,
Pour le dresser en soldat aguerri,
En automate, en être saugrenu.
Dans un village au soleil de l’Afrique
Chakanaka avait deux beaux garçons,
L’un sommeillait sur son dos famélique,
L’autre, pieds nus, bottait dans des bidons.
On a trouvé sous le corps de sa mère
Le nourrisson envahi de terreur,
Le monde entier l’a vu dans la lumière
De caméras avides de malheur.
Mais à présent au sein de notre France,
Couvert d’amour par ses nouveaux parents,
Il y apprend les droits, la tolérance,
Très simplement, comme tous les enfants.
Dans un village au soleil de l’Afrique
Chakanaka avait deux beaux garçons,
L’un sommeillait sur son dos famélique,
L’autre, pieds nus, bottait dans des bidons.
Poème posté le 07/12/13