Il neige ce matin au temps des rémanences
D’une histoire affectée par ses joies innocentes
Quand un jeudi d’hiver de quelque année septante
Les flocons tournoyaient sur nos jeux et leurs danses.
Il neige ce matin…silence à l’extérieur
A peine dérangé par ces rires d’enfants
Qui trouveront plus tard, rougis et grelottants
A l’heure de midi, caresses et chaleurs.
Il neige ce matin… en terres oubliées…
Dans les rues d’une ville, sur d’autres paysages
Qui font ces lieux perdus que des humains sans âges
Parcourent sans maux dire, de leurs âmes figées.
Il neige ce matin sur la froideur du monde,
Et ces peuples bannis que l’on traite en coupable
D’être à jamais maudits en restant misérables
Nous offrent ce destin que, sans fin, l’on abonde.
Il neige ce matin, Noël n’est plus si loin
Et nos âmes s’y parent d’égoïsme tranquille
Aux symboles qui font une muse facile :
La crèche et le sapin, les cadeaux, le festin….
Il neige ce matin…un requiem résonne,
Des jours qu’on imagine d’un monde qui s’embrase,
Ces territoires gelés où se fait table rase
Nous laissent deviner au tocsin que l’on sonne
L’ouragan des révoltes de ceux qu’on abandonne…