Confidences malicieuses d'une chauve-souris à un daguet
par Vespertilion
par Vespertilion
Ne piétine pas les pulsatiles
La colline en perdrait ses cils
Daguet viens étancher ta soif
Où comète déroule sa coiffe
Tes bois n'entravent pas racine
Pour que la terre ne te retienne
Sabot des rus, ma nuit est tienne
Rupestre ton astre chemine
Le chasseur a quitté l'affût
Abreuve-toi comme il sommeille
Les tympans du vent sentinellent
Quand muscle intrus fait raffût
Hume l'humus de soifs secrètes
Surprend à la faveur d'une source
Une sorcière baignant ses ours
Dans un pli sacré de planète
La noctuelle, le notonecte
Ne sont dévôts d'aucune secte
Ne crois pas que vie se dérobe
Si pipistrelle frôle ta robe
Il est minuit mon doux daguet
Chaque fougère entrouvre sa main
Flâne sans crainte hors les chemins
L'homme somnole sous son duvet
La voûte de cette nuit est pure
Elle s'offre au galop par delà
Coule tes velours dans son éclat
La joie est sûre tant que nuit dure
Qui mieux qu'un vol batifoleur
T'acoquinera aux ombres lutines
Sabot candide, fraîche narine
Je t'invite à d'obscures saveurs.
Ce poème est inspiré du beau poème de René Char: Complainte du lézard amoureux (Les Matinaux)<br />
Vous pouvez le trouver sur internet en tapant le titre et le nom de l'auteur... Allez-y, vous m'en direz des nouvelles ou mieux lisez tout le recueil; Les Matinaux...