Accueil
Poésie libre / Le sang des pierres
              
Poésie libre / Le sang des pierres
         
Poésie libre / Le sang des pierres

Signaler un contenu inaproprié.

Le sang des pierres
par Hurlevent


Désormais les aubes semblent incertaines Nos épaules baignées d’ondes brunes Que les vents lourds ont jeté en longue traine A l’orée des jours acaules et des landes de brume Désormais nos muscles de paille ploient Puisse quelqu’un nous veuille dire Pourquoi ces temps aux ongles froids D’étés en étés nos plus beaux rêves déchirent Je vois le sang des pierres Au-delà des regards et des frontières Puisse les mots d’amour ne fondre sur cette neige lointaine O combien je la chérie cette souveraine Cette parole fêlée et orpheline Toute tremblante dans ces voix d’armeline J'espère tant de ses savoirs Que ses mains lèvent ces rideaux de nuit Qu’ainsi la lune froide du poignard Traverse nos rêves et nos espoirs sans bruit Puisse quelqu’un ne veuille taire Ce que l‘on ignore encore, peut-être à jamais Qui de ces forces enlacées, du glais Ou de la rose gagnera la guerre Qui a laissé au bord de l’horizon cette charrue rouillée ? Le soc de soleil planté dans le sillon inachevé Deux sarments musclés et une odeur de corps Certains matins l’habitent encore Je vois l’aile lasse de la colombe blessée Battre en vain dans les abats jour d’acier Je vois des champs glaciaires à gueule d’ours Ces taches de lièvres fuyant dans l’oeil des sources De quel mystérieux pays sont-elles Ces averses aux coupantes ailes ? Dans les halliers de sang et de flammes Qu’elles demeurent jusqu’à la fin de nos larmes Que l’aigle d’une gorge déploie son envergure Qu’il étende de nouvelles verdures Sur nos pas perdus et nos fronts ombrés Et qu’enfin l’alouette s’endorme Au creux de nos paupières gelées Nos pieds flottant dans l’air élevé de l’orme Puisse quelqu’un nous être obligeant Dire à nous qui fumons en silence Notre dernière cigarette de sang Qu’y a-t-il derrière cette porte immense ? Qu’y a-t-il dans cette lagune inconnue ? Valait-il de sarcler tous ces matins herbeux Ciselés d’effroi ou de soleils repus Valait-il de vivre et d’être heureux ?



Poème posté le 08/10/17


 Poète
Hurlevent



Sa carte de visite Cliquez ici pour accéder à la carte de visite de l'artiste (Sa présentation et l'ensemble des ses créations)





.