Obsédant parfum d'une soirée d'août
par Joachim
Quelle charmante atmosphère avions nous en ce soir,
La pluie venait battre doucement la chaussée,
Et des pavés cuits par la chaleur d’été,
S’élevaient des fumées comme d’un encensoir.
Ainsi enveloppée que Paris était belle !
Elle avait ce flou pur qui rend tout mystérieux,
Faisant de vieux murs de curieux pastels,
Transformant le commun en sublime et précieux.
Les sons ordinaires des places et des rues,
Lointaines notes d’une unique symphonie,
Pareils aux bruits fuyants vagues des rêveries,
Résonnaient, puissamment, jusque sur la peau nue.
Ainsi allait - étrange - l’humide soirée
D’aout ; et sur la ville des envies de vertiges
Flottaient. Comme une soif d’infinies voluptés,
Comme un désir ardent d’explorer des vestiges !
Plus que tout il y avait un transport si troublant,
Qu’il invitait mon corps à se noyer dans l’air,
Qu’il m’aurait fait remplir mes poumons de ciment,
Et dont l’affre n’est pas moins profond que la mer,
C’est le Parfum ! Effluves parsemées d’embruns,
Qu’on voudrait respirer avec milles narines,
Asservir pour toujours dans le creux de nos mains,
Mais qui s’enfuit, Hélas! Dans la brise marine…
Poème posté le 12/10/17