La poésie et la ville (4) : Clic, clac
par Saintes
Clic, clac, de la serrure le penne condamne
Énergique, sans appel tel un magistrat,
Ces lieux d'intimité quand sous mon simple crâne,
Tel un voile léger, s'y dépose un substrat.
J'appelle l’ascenseur : ascenseur, ascenseur.
Suspendus dans le vide attends une secousse,
Le second réveil, lourde porte, nouvel heurt.
Bonjour, bonne journée ; c'est tout ce que je tousse.
Une porte vitrée, la fraîcheur s'invite,
L'ombre de la rue. M'assaille le bruit,
Voitures et deux roues filent,
Attention passage piéton
À droite, à gauche, je m'engage.
Fallait-il regretter les claquements des fouets,
Le vacarme des roues, l'âcre odeur du crottin.
Et encore je ne parle ainsi en aparté
Que d'un temps antérieur qui changea le destin,
Bouleversant l'aspect de la ville lumière.
Mais la dame a vieilli alors à changer d'air
Elle va s'employer en cette nouvelle ère.