Le boulanger d'antan
par Llumierelive
Un noble métier, un sacerdoce, une vocation…
Il œuvrait avec passion et dévotion,
Apaisant non point les plaies des âmes
Mais des langueurs lancinantes qui affament.
En modeste pâtre de ville ou de campagne
Il fleurissait chaumières, masures et bagnes
En l’alliance de sel, d’eau, levain et froment,
Base incontestable de tout aliment.
Aussi de larges tranches emplissaient les assiettes
Et…faute de grives…l’on ne faisait disette…
Il n’était considéré à sa juste valeur,
L’on lançait des « Monsieur le curé » « Monsieur l’instituteur »
Mais juste un « tiens, v’là l’boulanger ! »
Sans même aux communions l’inviter.
Des nuits entières à pétrir à bras le corps,
A enfourner sur les braises ses brassées d’or,
Courbé en deux sur son pétrin,
Les mains dans la pâte des lendemains,
Il mélangeait sa sueur à ses efforts
Sans connaître l’ombre d’une aurore…
Poème posté le 09/02/14