Marcher d'un pas léger, la mine réservée
Le regard ingénu sous le chapeau de paille
Un ruban de gros-grain soulignant votre taille
Fine à ravir. Trotter, sans jamais soulever
La jupe de satin pour montrer la cheville
Baisser votre regard lorsqu'on croise un jeune homme
C'est de l'éducation, et c'est si simple en somme
D'obéir à ces lois quand on est jeune fille !
La duègne parlait, accompagnant Ninon
Qui, sous son grand chapeau opinait de la tête
Mais dont le cœur depuis hier était en fête
Tiens donc ! en fête ? Et pourquoi donc ?
De ce nœud de ruban attaché au chapeau
La mignonne avait fait, coquine, une bannière
Et le bel indolent qui marchait à l'arrière
Avait subitement succombé à l'appeau...
Petit bruit des talons qui claquent sur l'asphalte
Bruit d'aile des rubans par la brise agités
Le merle était bien pris, séduit, en vérité !
L'amour , sur le chemin avait fait une halte …
Et Ninon jubilait !
Un suivez-moi-jeune-homme est, dans le vêtement féminin du XIXe siècle, deux pans de dentelles qu'on laisse flotter derrière la robe. On appelle aussi ainsi un ruban entourant un chapeau, dont les deux extrémités nouées derrière flottent sur la nuque de la femme.