Ode à la musique
par Laurent7869
Que mon cœur, cachot qui séquestre
Vos refrains immémoriaux
Tritons à la conque sénestre
Latins des oratorios
Chœurs des plus antiques orchestres
Lyre enchanteresse d’Orphée
Airs amènes des sérénades
Chants des ondines et des fées
Danses démentes des ménades
Orgues aux orgueilleux buffets
Violoncelles de récitals
Voix illuminées des chorales
Vieux ocarinas de métal
Candeurs des brises aurorales
Caresses du vent zénithal
S’emploie tenace à déverser
Aussi longtemps qu’il se pourra
Danaïde au tonneau percé
Les charmes de vos opéras
Dans le creuset de ses versets
Je cesserai Alma Mater
La fugue obstinée de mes notes
Lorsque les rotules à terre
Pareil au forçat qu’on menotte
La fatigue me fera taire
A tout jamais. Vide insonore
Je serai en ta résidence
Un chantre muet qui s’honore
Que de sa corne d’abondance
Ne subsiste plus que son or
Vidé de toute sa substance,
De ses bourdonnements, vidé
Jusqu’à son terme de ses stances.
J’aurai vécu pour tes idées
Ô Musique, pour tes instances.
Poème posté le 11/12/17