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Poésie libre / Le soleil des soirs
              
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Poésie libre / Le soleil des soirs

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Le soleil des soirs
par Guillaume Rindelaire


Dans les chaudes soirées aux ténébreuses flammes Où les vins et les cœurs se déversent à flots Où les rues éclaircies par la clarté des âmes Enivrées par l’ardeur des nuits, sombres enclos, S’engourdissent de noir et d’étoiles infâmes. Quand le long des murs bruns de la nuitée affreuse Ils s’en vont traînant leurs misères dans un bar Pour se rougir le pif dans la crasse ulcéreuse ; Une charmante fille apporte leur nectar Dont l’arrière est maté par leur œillade gueuse Quel pitoyable soir, quels pitoyables hommes ! Me dis-je assis non loin, mais loin de tous regards – Ce sont les rats, les chiens de ces soirées en somme – La fille s’approcha de ma table à l’écart Encor beaucoup sifflés par tous ces « gentilshommes ». Venant m’interroger avec un joli rire Si tout allait bien et si j’étais satisfait Je répondis par un identique sourire – Oui merci, et vous tout va bien, tout est parfait ? Surprise, elle acquiesça dans un rouge délire. Son élégance était très exquise et sagace Et ses gestes étaient dotés d’une douceur Qu’on les mémorisait de peur qu’ils soient fugaces Tandis qu’ils bafouaient de leurs regards son cœur Je regardais la nuit comme un jeune d’agasse. Quand la lune étalait son ombre sur la glace Après un court instant elle revient me voir Et me susurra un grand merci très salace. De mon œil darne par les alcools et le soir Je fixais ses yeux verts cerclés de bleus vivaces ; M’explorer tendrement d’un regard qui flamboie Puis elle partit, se retournant un chouïa Pour me dévorer tel un loup guettant sa proie Ses yeux où l’on pouvait boire l’alléluia Étaient plus exaltants que les liqueurs de joie. Un bel ange errant au milieu d’un vaste abime Une splendide vague affrontant un écueil Qui viendrait s’exiler dans cet enfer ultime Où Bacchus est en roi, où l’amour est en deuil ? Elle qui camouflait ses richesses intimes, Elle me contemplait toujours d’un regard grave De ses grands yeux et de son visage divin, Elle marcha vers moi à travers les épaves Sa bouche où l’on extrait l’élixir pur du vin Me murmura des mots pénétrant et suaves. Et dans l’obscure nuit la douceur de ta lèvre, Au souffle doux pareil à celui de la mer, Remplit d’amour les cœurs, ange sublime et mièvre Toi que l’éclat des yeux illumine l’Enfer ! Ô toi charmant poison, ô toi brillante fièvre !



Poème posté le 29/12/17


 Poète
Guillaume Rindelaire



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