La Dame Blanche
par Joelkerdraon
A la nuit tombée,
un soir d'été brûlant,
elle est revenue...
La grande ombre pâle
de la nuit.
Elle est entrée
dans le passage comme
cherchant son chemin.
En silence,
elle a bu la lune.
Alors on a pu voir
sous sa robe déchirée,
la peau claire et transparente,
à peine ternie par le temps,
de son épaule.
Comme si de rien n'était,
elle a cueilli mes roses et
soufflé sur les pétales.
Dans la brume chaude,
un aboiement de chien,
au loin...
Puis une odeur d'herbes sèches
masquant un discret parfum
de violette.
Elle a rêvé,
peut-être une heure
sous l'églantier.
Caché derrière le volet,
je l'ai épiée.
Rien ne se passait,
que l'apparente mélancolie
de ses gestes menaçant
de sombrer dans le noir
de la haie.
Quelle sinistre vengeance
était-elle venue assouvir?
L'aube mécanique
des phares d'une auto
l'assassinèrent froidement.
Le lendemain,
des pétales de roses
éparses...
et l'obsédant malaise du jour
qui se déploie.<br>
Extrait du cahier "Le Val"
Poème posté le 21/12/08