Aux comptes de la tendresse
par Llumierelive
AUX COMPTES DE LA TENDRESSE
Si elle devait être picturale
J’esquisserais d’une main légère courbes et arabesques
Estompant à l’extrême profils et contours
En voile de brume transparente j’affinerais cette fresque
D’un lavis de pastel teinté en demi-jour,
Si elle devait être musicale
Je composerais pour lyre une partition
Au rythme d’andante aux points d’orgue accentués
Sans aucun recours d’altérations
Des arpèges s’inscriraient sur la portée,
Si elle devait être sculpturale
Je façonnerais en ouate duvetée
Sur blancheur feutrée d’albâtre
Des formes pures et éthérées
En frêles silhouettes de ranatre,
Si elle devait être atmosphère
Je l’immortaliserais telle aube naissante
En une tiédeur paisible et continuelle
Où se reflèterait la brise évanescente
D’une ferveur placide et intemporelle,
Si elle devait être culinaire
Je lui donnerais les saveurs de miel et d’alicante
En l’apparence douçâtre et largement sucrée
De mousse crémeuse dépourvue de menthe
Nul apparat fictif ne serait consommé,
Si elle devait être parolière
Je lui insufflerais murmures et chuchotements
En rimes soyeuses satinées de caresses
Dissimulant les plaies en écrins de firmament
Câlinant et réchauffant les âmes de tendresse.
Poème posté le 05/09/14