L'ermite des eaux
par Coroner
Au sourire lunaire d’un croissant d’été,
Quand la douce euphorie plane dans l’atmosphère,
J’abandonne au hasard le fil de mes pensées
Et le silence stellaire endort mes colères :
Je suis dans une barque guidée par le vent
Sur les vagues indolentes d’un lac sans frontière,
Je navigue parmi les rêveries du temps
Sous la flèche protectrice du sagittaire.
De sublimes ilots d’alambics et de verdure
M’invitent à sommeiller gaiement dans la nature,
L’omniprésence de la paix vient s’imprégner
Dans une embellie sereine et sans vanité.
Je ne cherche pas de quelconques embouchures
Sur des océans, des estuaires ou des ruisseaux,
J’ai livré ma langueur native au fil des eaux
Et leurs mystères nourrissent mon aventure.-
Ne dénigrez pas ma retraite en solitaire.
Bien loin de vos paroles jalouses et vénales,
Je n’entends plus les grondements autoritaires
Et laisse l’argent et la matière aux vandales.
Je préfère l’hospitalité des naïades
Qui cajolent les escales de ma ballade
Sur l’archipel où scintillent des chrysalides
Quand vient débarquer le déserteur apatride.
A chaque matin sa nouvelle éternité
Pourvu qu’elle nous emmène vers la liberté.
Poème posté le 10/02/18