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Auteurs Messages

Salus
Membre
Messages : 6939


Posté à 16h07 le 07 Sep 18









Les sources taries




Dans sa fadeur tranquille, un automne attiédi
Coulait sa longue plage au morne après-midi ;
Rien n'arguait d'aucun froid, novembre finissant
Faisait chaque jour plus l'hiver évanescent ;

Tout grillait, noir et sec comme le cœur de l'homme !
C'était, je crois, deux mille seize, hier en somme.
- Si tôt, c'était le four !
Voyons ce que ça donne,
Lorsqu'au soir d’aujourd’hui bout un peu plus Sodome !

Déjà bougé dès lors, le cran du grand curseur !
Et la Vouivre (et consorts), dont la Camarde est sœur,
Est penchée au chevet d'une Gaïa haïe,
Par tant de maux humains à jamais assaillie !

A l'époque on eut dit un éternel confort ;
Plus de feu, pas de bois, pas de gel, rien ne dort,
Désormais sentez-vous le souffle de la mort ?
Et ce gouffre immanent dont nul croc ne démord !

Abreuvez-vous ici d'un peu de poésie,
Eau fraîche pour l'esprit dès lors qu'elle est saisie...
O vous ! générations futures assoiffées,
N’omettez pas de boire à la source des fées.


Ancienmembre
Membre
Messages : 391


Posté à 17h15 le 07 Sep 18

La source au coin du lac
Est tarie
Où venaient boire amour
Et compassion
Tout est sec et brûlé
Il n’y a plus d’amour
Au coin du bois charmant
Et l’on va bêtement
Son chemin de fortune
Qui laisse des sillons
Sur la peau et le cœur
Sans courage à finir
A stopper cette erreur


Salus
Membre
Messages : 6939


Posté à 18h02 le 07 Sep 18






Devant l’étang




Je progressais au pied des Pyrénées,
Cherchant toujours une faille au réel,
Esprit, pour que, d’artificiel tu n’aies
Qu’une ample forme, et l’œil un peu cruel…

J’étais marchant, des heures sans écrire,
Dans le grand calme, un matin de l’hiver ;
Puis, subjugué par la voix de la lyre
Dont l’art s’impose au plus puissant délire,
J’avais tracé ce mot qu’on doit suivre : air -

Peu satisfait de l’unique phonème,
Regard amer aux montagnes posé,
Je haranguais, d’avec toute ma haine,
Tous les faux dieux qu’on ne prie et qu’on n’aime
Que dans la peur de n’avoir pas osé

La rébellion de notre âme profonde.

Dans le silence imposant qui suivit,
Dans la risée où se morcela l’onde,
J’ai - vrai - senti bouger la mappemonde,
Et depuis lors, un seul terme suffit !


Marcek
Membre
Messages : 5106


Posté à 11h53 le 08 Sep 18

Belles âmes de poètes, merci ! Salut


Salus
Membre
Messages : 6939


Posté à 17h31 le 08 Sep 18


Merciàtoi !


Saintes
Membre
Messages : 1614


Posté à 11h27 le 09 Sep 18

Cela demande plus qu'une lecture j'y reviendrai plus longuement.


Salus
Membre
Messages : 6939


Posté à 19h28 le 09 Sep 18


C'est l'avantage de l'écrit :
Il saura, Patiemment attendre
(Alors que le langage aigrit :
Il s’envole, il fond, il est tendre !)


Saintes
Membre
Messages : 1614


Posté à 10h22 le 12 Sep 18

Lors vos poèmes sont résurgence
Et n'écrivant pas dans l'urgence
Avec le temps ils se marient,
Quand une goutte elle suffit
À faire germer cette graine
Dont l'histoire fera sa laine.
Coucou Coucou Coucou


Salus
Membre
Messages : 6939


Posté à 22h29 le 13 Sep 18


Regarde :
je carde
Ce brin
De crin !


Ancienmembre
Membre
Messages : 391


Posté à 07h17 le 14 Sep 18

le langage ne sait pas parler
l'écrit s'enlourde avec le temps
et de cette épaisseur qu'il prend
ravit l'autre et l'auteur
dix ans plus tard
je vois mieux qui je fus
et quelle profondeur
reste au fond de mon fût
je me relie


Salus
Membre
Messages : 6939


Posté à 22h35 le 14 Sep 18



Sonnet


Ce soleil-là n’est pas le mien
J’y brûlerais ma pauvre face
Sans atteindre au profil rapace
Du versificateur ancien

Le sonnet n’est-ce pas dépasse
En lui-même un art parnassien
Et je hais l’académicien
Que toute entorse au code glace

S’il faut pour briller assoner
Subtilement déraisonner
En révérant l’utile règle

Je préfère en utilisant
Du croupion les plumes de l’aigle
Glisser au lof dans le brisant

______________


Sonnet

(Dix ans plus tard…)


Se pourrait mien ce soleil-là,
Mais il est tard pour que j’advienne
A la perfection musicienne
Exigeant, pour son Walhalla,

Qu’on pose strictement le la
A la loi, si théoricienne,
Dont Banville a cru faire sienne
La coercition qui cala

Le poème, en des rails trop fermes,
En en déterminant les termes
Au-delà des classiques us.

Que de larmes de sang suées
A réfuter, de ce corpus,
Quelque atteinte aux Saintes Nuées !


Aurorefloreale
Membre
Messages : 5964


Posté à 18h01 le 16 Sep 18

Ce soleil insistant
Fait briller le vers
S'étendant persistant
Tout reste constant.


Salus
Membre
Messages : 6939


Posté à 19h44 le 16 Sep 18


Salut, l'Aurore !
Merci pour ton quatrain !


Saintes
Membre
Messages : 1614


Posté à 16h10 le 17 Sep 18

Bon, je préfère le premier sonnet.
"Ce soleil-là n’est pas le mien" sonne quand même mieux que "Se pourrait mien ce soleil-là," !
Le deuxième est pour moi trop théoricien. clindoeil


Madykissine
Membre
Messages : 1019


Posté à 16h30 le 17 Sep 18

Compliments

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