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Auteurs Messages

Salus
Membre
Messages : 6948


Posté à 19h28 le 13 Feb 20




Om




… Or, vous repartirez d’ici le ventre sec
Et le pied nu ;
Ne comptez vous rassasier, pâle inconnu,
De ce rebec !

J’aurais voulu chanter, avec la voix d’Ovide :
« Tout se transforme »
Mais je vois maintenant le spectre grand de Rome
Devant le vide !

Esprit ! l’espèce d’indécence où tu te perds,
C’est le rachat,
La rédemption de ta salive, et ton crachat
Aux vastes mers !

… Et vous aurez les yeux aussi près de ce gouffre
Qu’un sens le puisse ;
Et le goût s’enfuira sous cette fauve épice,
Le temps qu’on souffre !

A ces destins où vous passez, reconnaissant
D’être gratuits,
S’accroche à l’heure des hivers le sous-jacent
Parfum des fruits…

L’azur élève une sempiternelle étoile,
Illusion née
De ces nadirs insoupçonnables -chaque année-
Tendus de toile !

Ah ! que les enfers faux fussent offerts, si doux,
Au corps déchu !
Et sous le malveillant regard flou du Fourchu,
Même à genoux !

Dans ce cosmos affreux d’où choit l’âpre sentence,
Pas d’équivoque !
La vie est galvaudée, et se traque, et se troque
Pour du silence


Ancienmembre
Membre
Messages : 391


Posté à 05h45 le 14 Feb 20

Om mani padme oum

Ces vers, magnifiques, mais désespérés, sont à l'exact antipode du titre.


Kerdrel
Membre
Messages : 1613


Posté à 09h20 le 14 Feb 20

j'aime beaucoup cette construction en vers hétéro-métriques du bel ouvrage;
j'ai noté ce vers qui m'a plu en particulier, "Ah ! que les enfers faux fussent offerts.." quant au fond on touche des sommets,


Coucou Coucou Coucou


Lili
Membre
Messages : 298


Posté à 12h48 le 14 Feb 20

Le rythme, époustouflant, ne masque pas la noirceur du cri.


Machajol
Membre
Messages : 5243


Posté à 12h51 le 14 Feb 20

Du pur Salus ! Torride et désespéré !!

Mais on aime !!


Salus
Membre
Messages : 6948


Posté à 15h34 le 14 Feb 20


Merci à toutes et tous,

Chers anagnostes :



Lecteurs rares et précieux,
Mon espoir, mon Graal, mes cieux,
Vous ! Mesdames et Messieurs,

Dont le docte lire sauve
La fureur de mon vers fauve
Qui se livre et se délove,

Vous, visiteurs avertis
Lisant ces laïus sertis,
Pensez qu’une fois sortis

De vos têtes, mes mots bêtes
Seront promis aux défaites,
Jamais plus lus, obsolètes !

Poignée, Ô ! Vous qui voyez
Dans les dessins dévoyés
De mes chants, au web noyés,

Quelque élégance, peut-être,
Quelque sens joliment traître,
Dans le mur, une fenêtre ?…

… Le travail poindre en dessous
Du rondeau de mes dits doux,
Ave ! Love ! Et vive vous !

Sur les doigts des mains, je compte
Qui préempte chaque conte
Que j’invente - et j’en ai honte !

Quatre amis de Mérimée,
Qui d'eux-mêmes ont rimé,
Au miroir se sont mirés !

Vous m’êtes bonheur et joie,
Horizon, soucis, feu, voie !
Grâce à vous, ma vie est soie…

Le succès m’est interdit ;
C’est drôle ! Je suis maudit ;
Hors vous, tous m’auront médit !

Pour long, j’irai, gros d’un livre,
N’aurai pas l’or qui délivre,
L’or ! La reconnaissance ivre !

Quelques labadens m’ont lu,
Certains, presque, m’ont élu,
Devant eux mon âme a mû !

La langue est chose subtile,
Littérateur inutile,
Ta tour d’ivoire, et ton île,

Crachent la vulgarité,
Cachent la publicité,
Prêchent la facilité :

Cœur mondain, gastéropode,
Toujours sensible (!) à quelque ode,
Je me cache ! à l’antipode.

La chance infime de l’heur
Que je sorte, me fait peur,
De l’anonymat la fleur

De ma chaste poésie
Dans les fastes de la vie ;
Ne la courir ? Aphasie !

Car écrire est « pariétal »
Et le « Coffret de Santal »
Dit le gratuit du mental

Puis l’amour élémentaire
D’un qui ne peut pas se taire
Et soupire, littéraire,

D’universelle façon !
- Déjà, petit enfançon,
J’aimais la rime et le son,

La profondeur des poètes,
Leurs sommets et leurs défaites,

Et la sensation des faîtes !


Lau
Membre
Messages : 1931


Posté à 15h57 le 14 Feb 20



[ça déchire Frère !]


Quand il s’agit de ne rien foutre
Des contrats sociaux, libéré,
Que l’esprit vif vit l’âme, l’outre
Où quelque inconscient vautré
Surnage au travers d’un vers autre
Aussi souple qu’’illuminé
Le grain, le sang, la mer, épeautre
A toi le Monde Homme animé !


Salus
Membre
Messages : 6948


Posté à 16h03 le 14 Feb 20


OOOmmMMMMMMMMMMMmmmmmmMMMMMMMMmmm !


Ancienmembre
Membre
Messages : 391


Posté à 07h46 le 15 Feb 20

Om mani padmé houm », psalmodiait un bonze,
tout d’orange vêtu face à l’Himalaya,
à l’aube du huit mai de l’an mil neuf cent onze,
sur un plateau désert que le vent balaya.
 
Le kesa retroussé, il modelait un bronze
sans cesser pour autant son morne charabia.
« Om mani padmé houm », psalmodiait ce bonze,
tout d’orange vêtu face à l’Himalaya.
 
Il insérait parfois quelques Alleluia.
Autant le préciser, c’était un fameux gonze
qui, comme il zézayait, se prénommait Alphonze
et fut vingt ans plus tôt, barman à Pattaya.
« Om mani padmé houm », psalmodiait ce bonze.


Kerdrel
Membre
Messages : 1613


Posté à 08h31 le 15 Feb 20

chapeaux bas messieurs dames
c'est de la haute voltige,
l'humour en plus chez Obofix ce qui ne gâte rien, bien au contraire
j'aime en particulier la rime forcé en onze

Coucou Coucou Coucou

Sourire Mdr


Madykissine
Membre
Messages : 1019


Posté à 08h56 le 17 Feb 20

Coucou Merci


Oxalys
Membre
Messages : 3225


Posté à 09h45 le 17 Feb 20

C’est dans la position du lotus
Pas tout à fait quand même, mais presque
- Je ne vous dis pas, c’est pittoresque ! -
Que je vous remercie, Sieur Salus !


Salus
Membre
Messages : 6948


Posté à 21h45 le 17 Feb 20


Obofix :

En yogi, sur ton tatami,
Tu nous déroules le mantra
Avec le feu du bonze, ami,
Et peut-être qu'il emmétra !

Kerdrel :

Toi qui n'aimes rien tant que le zygomatique,
Tu voudras pardonner mon vers en tout attique !


Madykissine :

Avec plaisir !
C'est toujours joie
Qu'on me côtoie...
(Je vais rosir !)

Dame Oxalys :

Gardez-vous bien, de vos cubitus,
Dans la dure posture de l'esque,
Préserver la souplesse : est ce que
Etre zen est toujours dans vos us ?


CinquiemeVallee
Membre
Messages : 802


Posté à 16h19 le 18 Feb 20

Coucou

Je salue et ne fais pas du stop Mdr

Ce Fameux "Om" j'allais l'entendre
La nuit en courant sur le pont
D'un monstre géant soufre et cendre
Dictant le silence aux grands fonds

Le diesel en répétait
L'ordre régulièrement
Vagues d'étrave chuintant
Que ne pardonnerait jamais

Neptune l'offense au carbone...
Om répétait l'usurpateur
Des résonnances d'équateur !

Pauvre marin que rien n'étonne
Innocent je n'avais point peur:
"Om", c'était trop fort pour ma pomme...
Coucou

https://3heures48minutes.com/om-effets/





Ce message a été édité - le 22-02-2020 à 16:02 par CinquiemeVallee


Salus
Membre
Messages : 6948


Posté à 13h41 le 19 Feb 20


Poème marin
D’eau bleue, et tout blanc,
Au creux doux du flanc,
Un peu de sel fin.

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