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Auteurs Messages

Laugierandre
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Messages : 1920


Posté à 12h26 le 09 Apr 20




Dilatation sur le poème "L'aurore s'allume", de Victor HUGO

L'aurore doucement dans les guérets s'allume ;
L'ombre épaisse vaincue, indifférente fuit ;
Le rêve clandestin et l'insondable brume
Vont rejoindre les lieux où repose la nuit.
Paupières en sommeil et pétales de roses
S'ouvrent timidement, bien qu'encor demi-closes ;
Du réveil paresseux dont d'innombrables choses
On entend, malgré tout, le reliquat du bruit.

Tout chante, s'illumine, s'orne et puis murmure,
Tout s'éveille à la vie et tout parle à la fois,
Fumée dans les bories, nuances de verdure,
Les nids, pleins d'oisillons, suspendus sous les toits ;
Le vent léger s'infiltre et soyeux parle aux chênes,
L'eau parle bienveillante aux coquettes fontaines ;
Toutes les effluves, l'ensemble des haleines
Deviennent l'alchimie de délectables voix.

Tout reprend son attrait et révèle son âme,
L'enfant dans le berceau agite son hochet,
Le foyer y retrouve épanouie sa flamme,
Le luth recouvre aussi son fascinant archer ;
Folie d'enchantement ou occulte démence,
Dans le monde éveillé l'entrain devient immense,
Chacun en mouvement avec soin recommence
Ce qu'empressé la veille encore il ébauchait.

Qu'on pense avec sagesse ou que d'instinct on aime,
Sans cesse au sentiment, au bon goût agité,
Vers l'accomplissement, cherchant le but suprême,
Tout vole, s'amalgame, au destin emporté.
L'esquif dans le ressac est en quête d'un môle,
L'abeille s'évertue à trouver un vieux saule,
La boussole s'y perd pour estimer le pôle,
Moi, en ingénuité, j'envie la vérité.

ANDRÉ
__________________

L'AURORE S'ALLUME

Poème original de Victor HUGO

L'aurore s'allume ;
L'ombre épaisse fuit ;
Le rêve et la brume
Vont où va la nuit ;
Paupières et roses
S'ouvrent demi-closes ;
Du réveil des choses
On entend le bruit.

Tout chante et murmure,
Tout parle à la fois,
Fumée et verdure,
Les nids et les toits ;
Le vent parle aux chênes,
L'eau parle aux fontaines ;
Toutes les haleines
Deviennent des voix !

Tout reprend son âme,
L'enfant son hochet,
Le foyer sa flamme,
Le luth son archet ;
Folie ou démence,
Dans le monde immense,
Chacun. recommence
Ce qu'il ébauchait.

Qu'on pense ou qu'on aime,
Sans cesse agité,
Vers un but suprême,
Tout vole emporté ;
L'esquif cherche un môle,
L'abeille un vieux saule,
La boussole un pôle,
Moi la vérité !
__________________

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