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Posté à 16h54 le 03 Mar 21
Une lumière ultime, hier, tomba sur nous,
Pauvres humains errant dans la nuit des croyances,
Et, comme il se devait, de nombreux rendit fous,
De par l’éternité de ses neuves sentences.
Rares furent ceux qui, familiers des éclairs,
Se tinrent sans trembler sous le brillant orage,
Et ne prièrent pas, qui, tantôt ses enfers,
Qui, tantôt son idole, au milieu du virage.
Rares furent ceux qui, mûrs pour la vérité,
En bienheureux vainqueurs sortirent de l’épreuve,
Et surent s’envoler, tels des fils de l’été,
Vers les azurs sans fin d’une espérance neuve.
Un jour viendra, pourtant, qu’un peuple tout entier,
Femmes et hommes fiers, ailés, unis et libres,
Partageront cet heur surhumain et guerrier
Et qu’il irriguera chacune de leurs fibres.
Beaucoup sont en chemin, d’ailleurs, malgré la nuit
Que jettent sur leurs pas et doute et solitude,
Et douleur et révolte, et haine et rage et bruit,
Tant l’astre qui brilla fut de toute altitude ;
Et ce sont des héros, et ce sont des vainqueurs
De toute ivre noirceur qui leur barre la route,
Quand, au front de ses cris, de ses chiennes fureurs,
Du désert ils la paient et de sa seule écoute.
Tandis qu’ils goûteront dans leur monde la paix,
Séduits par son mystère, émus par sa musique,
L’autre, de son miroir, devra porter le faix,
A rêver d’effacer son personnage inique.
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