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Posté à 15h58 le 04 Mar 21
Vers tes sommets tu vas, vers tes cieux, désir d’astre !
Car tu veux prodiguer et lumière et chaleur,
Car tu veux exulter du brasier de ton cœur
Comme fit autrefois le divin Zoroastre * !
Là-haut, en homme pur, libre, aimant, bienheureux,
Affranchi des tyrans de la misère humaine,
De la compassion qui se veut souveraine,
Eternel en ton ombre et l’éclat de tes feux !
Car tu vis un beau jour resplendir telle étoile
Aux confins de tes nuits, et ce fut à jamais ;
Et depuis ton envie a grandi sous ses rais
Tant que tout autre vent désespère ta voile.
Et ces vents sont nombreux, qui viennent du passé
Et poussent en tout sens étranger et contraire,
Et ces vents sont cruels en leur loyale guerre
Contre un nouveau-venu qui se dit d’eux lassé !
Car tu n’es que d’hier ; ils sont toute l’Histoire.
Reconnais donc en eux le terreau d’où tu viens,
Et surtout devant eux ne lâche pas tes chiens,
Si quelque jour enfin tu veux crier victoire.
Aimer ses ennemis est le glaive des Dieux.
Ce par quoi se conquiert la puissance suprême.
Défends donc en ami ce que leur honneur sème,
Et leur ciel, à jamais, louera l’or de tes yeux.
* Il s’agit du Zarathoustra de Nietzsche, non du Perse manichéen de l’antiquité
Ce message a été édité - le 04-03-2021 à 16:03 par Hazarian
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