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La concordance des temps.
par Ann


par Ann


Pourquoi tu pleures ? Je ne pleure pas, je lis. Tu lis un truc triste alors. Un roman d'amour... Ce n'est pas parce que tu es mort que je me laisse aller. Mais tu pleures quand même ! C'est triste cette histoire de disparition ! Tu t'es mise au thriller. Grisham ou Higgins ? On a enlevé le pape pour en faire de la pâté pour chien errant. Tu es totalement branque, mon pauvre Biquet. J'avais le choix entre emporter mon crâne ou ce qu'il y avait dedans. J'ai pris ma cervelle, c'est beaucoup plus léger, même avec ma connerie. Grammaire du XXème siècle ! Edition 1937. Ah quand même ! J'ai donc vraiment laissé un si grand vide dans ta vie ! Pense-tu, je suis très occupée. Je n'ai pas le temps de penser à toi ! Je suis bien soulagé que je ne sois pas la cause de ta peine ! C'est tout ce passé perdu qui me rend folle ! Il n'est pas si perdu, il est inscrit quelque part ! Sur les tablettes latines tout au plus. Tu ne m'avais pas dit qu'avant notre mariage, tu avais épousé un romain ! Avec des restes dans le 13ème peut-être. Le 13ème arrondissement de Lutèce ? C'est une richesse qui s'envole que ce passé ! Toutes mes richesses célestes valent les terrestres que je t'ai léguées ! Sais-tu pourquoi il y a des passés simples qui ont disparu ? C'est confus ! Et c'est pour eux que tu pleures ? Ben oui ! Je croyais que tu ne pleurais pas ! Menteuse ! Il y a une demi-heure que tu n'as pas tourné la page. Je réfléchissais à ces formes disparues. Et puis, c'est écrit tout petit. Ces larmes dans tes yeux, ça fait loupe. Même pas besoin de lunettes. Tu veux que je dise... Non ! Je vais te le dire quand même. Tu n'arrives pas à tourner à la page. Si, tiens regarde : 278-280-282... Je sais ce que je dis... Mais il y a le présent où je ne t'emmerde plus avec mes maladies et dans le futur, tu me rejoindras. Le passé simple est imparfait. Le futur est simple comme la mort, une seule forme. Et puis arrête d'engluer de tes pleurs, ce vieux papier. Je glus, tu glus... De nos amours d'antan, nous glûmes nos bouches avides de baisers. Mon ami, à ma peau moite, vous glûtes la vôtre, nue, si douce et odorante. Ma parole, tu t'es mise à la colle à rustine pour te mettre dans cet état ! Gloire, j'ai ressuscité le verbe gloire, engluer, coller. Alors une heure de colle à ma gloire ! Puis il s'en fut sans bruit car les fantômes ne font pas de bruit même celui de Fernand si maladroit. Le livre avait chu sur mes chaussures. Ce n'était que la conséquence d'une nuit agitée par les souvenirs charnels. 27/08/2018

Extrait d'UN CENDRIER DE TROP en cours d'écriture.

Poème posté le 27/08/18 par Ann



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 Interprète
Ann



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