|
Posté à 14h25 le 16 Jun 19
Au-delà des pavés la gare,
Mais pourtant sous la pluie luisant
Font à mes pas ce bruit bizarre
Comme un subtil chuintement.
Reste un pauvre lampadaire
Comme un grand squelette blafard,
Quand dort en ombre familière,
Dans ses hardes, un vieux clochard.
Allongé là sous la marquise
Il dort, caché sous un chapeau,
Sans doute nu en sa chemise
Mais affublé d'un grand manteau.
La porte verte à carreaux grince,
Je la pousse avec précautions
Pour ne pas réveiller ce prince
De la rue dans sa damnation.
Le hall, impersonnel, sinistre
Avec son guichet, ses panneaux
Son préposé qui enregistre
Ma demande en de banals mots.
Dans la nuit sous cette verrière
Le vent souffle le long du quai
Alors les cheveux en bannière
Je marche en pas appliqués.
Je me revois quand tout jeune-homme,
C'était hier, le premier départ,
À l’horizon des rails en somme
Ma vie filait pleine d'espoirs.
Écrit comme une suite de photos : je ne sais si j'ai réussi.
Ce message a été édité - le 16-06-2019 à 14:27 par Saintes
|
|
Posté à 14h58 le 16 Jun 19
Une autre gare !
Par hasard
Est ce le hasard
Qui me fit rencontrer
Ce jour là
A la gare St Lazare
Ce visage
Un peu hagard, blafard
Comme nénuphar
Flottant dans la foule
En avance
Sur l'horaire de mon train
Je lui fis signe
Se croisèrent nos regards
Elle accepta de s'asseoir
Au café de la gare St Lazare
Elle semblait perdue, menue
Dans ce grand manteau marine
Qui flottait autour d'elle
D'une petite main frêle
Elle prit la tasse et but
Un léger sourire
S'esquissa alors
Et ses yeux lumineux
Devinrent chaleureux
Les joues rosies
Reprirent vie
Elle partait pour Gibraltar
Ce soir, son départ
Programmé sur le tard
Ne voulant point être en retard
Elle se leva me dit au revoir
Merci pour le café noir
Qu'elles sont les chances
de nous revoir
Glissais-je avant son départ
Elle sourit
Balaya du regard
La gare St Lazare
Laissons faire le hasard
(18/01/2018)
J'aime bien ton histoire, Saintes, merci !
|
|
Posté à 18h23 le 16 Jun 19
Machajol, les gares sont multiples et l'on peut en imaginer aussi : elles nous racontes bien des histoires.
Violette : merci pour tes commentaires qui m'aident. Bien que je ne soit pas parti de photos je me demande si l'influence de Brassaï n'est pas là quand même.
En fait c'est au départ la faute à cette histoire de pavé : point de vue que j'avais d'ailleurs utilisé dans un collage et une aquarelle et qui sont sur le site.
|