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Posté à 07h10 le 28 Jan 20
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Le sonneur
(Haïkaïstration)
_______________ஜ۩۞۩ஜ___________
Cependant sa voix claire
À l'air pur du matin
Et passe pour lui plaire
Un angélus et du thym,
Le sonneur qu'il éclaire,
Chevauchant du latin
Sur la pierre séculaire,
N'entend lui qu'un lointain.
Je suis la nuit désireuse,
J'ai beau tirer l'Idéal,
De froid plumage féal,
Et la voix est creuse !
Mais, un jour, en vain tiré,
Ô Satan, me pendrait.
© Mallardrel
d'après ''Le Sonneur'' de Mallarmé
L'Haïkaïstration :
Prendre d'un poème, le(les) premier(s) mot(s) d’une suite de vers et les coller
au(x) dernier(s). formant un tête à queue
Ce message a été édité - le 28-01-2020 à 12:54 par Kerdrel
Ce message a été édité - le 28-01-2020 à 13:01 par Kerdrel
Ce message a été édité - le 28-01-2020 à 13:08 par Kerdrel
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Posté à 07h25 le 28 Jan 20
Super !!!
C'est l'inverse de la dilatation proposée par André, et c'est carrément plus coton.
Il n'y a rien à écrire, juste à trouver le sonnet qui ne souffrira pas trop de l'ablation.
Mallarmé, comme toujours est un excellent client. Je sens que j'ai de quoi me torturer les neurones jusqu'au coucher du soleil.
Ce message a été édité - le 28-01-2020 à 07:28 par Obofix
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Posté à 07h57 le 28 Jan 20
Finalement, je me suis intéressé au cas de Baudelaire, mais le résultat tient plus de la syntaxe inventive de Mallarmé.
Le Gouffre (Baudelaire)
Pascal, avec lui se mouvant.
— Hélas ! — action, désir, rêve,
Parole ! qui tout droit se relève
Maintes fois de passer le vent.
En haut, la profondeur, la grève,
Le silence, affreux captivant...
Sur le fond de son doigt savant
Dessine un cauchemar sans trêve.
J’ai peur du sommeil d’un grand trou,
Tout plein de vague on ne sait où ;
Je ne vois toutes les fenêtres,
Et mon du vertige hanté,
Jalouse insensibilité.
— Ah ! ne jamais sortir des Êtres !
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Posté à 10h27 le 28 Jan 20
Maman, c'est trop dur ! Bravo à vous deux !
Après quelques essais qui aboutissaient à de l'absurde (assez rigolo, j'oserai peut-être une autre fois)...
« MIDI », Leconte de Lisle
Strophes 1, 2 , 6
Midi, sur la plaine,
Tombe du ciel bleu.
Tout se tait. Sans haleine ;
La terre est de feu.
L’étendue : point d‘ombre !
Et les troupeaux…
La lointaine lisière est sombre,
Dort en repos.
Homme, si d’amertume
Tu passais, radieux,
Fuis ! Le soleil consume…
Rien ici n’est vivant ou joyeux.
Ce message a été édité - le 28-01-2020 à 10:28 par Domenica
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Posté à 11h14 le 28 Jan 20
Super, Domenica. C'est léger, très poétique et fidèle à l'esprit de l'auteur.
Certes, c'est plus facile avec des vers hétéromètriques, mais comme cette diversité concourt à la poésie du poème, c'est tout bénef.
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Posté à 11h24 le 28 Jan 20
Merci Obofix !
oh oui, en vers réguliers ce n'eût pas été possible pour moi, rire ! (mince, c'est vrai, on est en classique ici, je vas me faire gronder:)
Merci encore, et merci Kerdrel pour ce nouveau jeu
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Posté à 11h29 le 28 Jan 20
sans le savoir nous tenons là trois inédits: de Mallarmé,Baudelaire et de Lisle
superbe travail
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Posté à 12h01 le 28 Jan 20
ET UN JEU DE PLUS POUR LES AFICIONADOS des exercices de style où à défaut d'aspirine, il faut s'armer de patience et mettre les méninges à rude épreuve. Mais c'est le but du jeu !
Tu t'en es très bien sorti, KERDREL, avec cette "condensation" maîtrisée qui consiste à diminuer la longueur du texte tout en sauvegardant les proportions de chaque partie. En effet, c'est le contraire de la "dilatation". Mais c'est certainement plus difficile et délicat, car il faut conserver la valeur littéraire d'un écrit. Autrement dit : la substance, les images et les sonorités.
Raymond QUENEAU a condensé une belle quantité de poèmes de MALLARMÉ, en se contentant d'un procédé similaire qu'on appelle "les fins de vers". Je me suis servi des deux "techniques" pour "travailler" sur le poème d'Alfred De MUSSET, ci-après.
MERCI pour cette initiative.
Je tiens aussi à féliciter chaleureusement DOMÉNICA et OBOFIX pour le travail soigné qu'ils viennent de nous offrir, en ayant répondu favorablement à cette nouvelle proposition de jeu. Vous avez réussi à conserver "le sens" à vos bien agréables compositions.
CARPE DIEM
ANDRÉ
Ce message a été édité - le 28-01-2020 à 12:44 par Laugierandre
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Posté à 12h06 le 28 Jan 20
SE VOIR LE PLUS POSSIBLE
Exercice de « condensation » d’après le poème d’Alfred de MUSSET
Se voir et s’aimer seulement,
Sans ruse ni honte et mensonge,
Sans désir qu’un remord nous ronge,
Et vivre à deux, à tout moment.
Aussi loin que la pensée plonge,
L’amour n’est pas un lieu de songe,
On y respire librement…
Et Laure y chantait son amant.
Vos pas sont de grâce suprême,
C’est vous qu’on croirait sans souci :
Vous me disiez d’aimer ainsi.
Enfant du doute et du blasphème,
Vous écoute, et réponds ceci :
Vivre autrement : ainsi on s’aime !
ANDRÉ
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Alfred de MUSSET
SE VOIR LE PLUS POSSIBLE…
Poème original
Se voir le plus possible et s'aimer seulement,
Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge,
Sans qu'un désir nous trompe, ou qu'un remords nous ronge,
Vivre à deux et donner son cœur à tout moment ;
Respecter sa pensée aussi loin qu'on y plonge,
Faire de son amour un jour au lieu d'un songe,
Et dans cette clarté respirer librement -
Ainsi respirait Laure et chantait son amant.
Vous dont chaque pas touche à la grâce suprême,
C’est vous, la tête en fleurs, qu'on croirait sans souci,
C'est vous qui me disiez qu'il faut aimer ainsi.
Et c'est moi, vieil enfant du doute et du blasphème,
Qui vous écoute, et pense, et vous réponds ceci :
Oui, l'on vit autrement, mais c'est ainsi qu'on aime.
Ce message a été édité - le 28-01-2020 à 12:14 par Laugierandre
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Posté à 12h17 le 28 Jan 20
Merci Kerdel de pas m'avoir grondée, rire, et Merci André pour tes encouragements !
Wouah André, je suis émerveillée par ta condensation !
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Posté à 12h42 le 28 Jan 20
Un forum, c'est d'abord un lieu de détente, de partage et de convivialité. Nous nous y exprimons dans l'enthousiasme de cette passion des mots que nous épousons et qui sait nous réunir.
Le principal, je pense, est qu'il y ait de la diversité et de la qualité pour que chacun, selon ses goûts, y trouve un réel intérêt.
Mmais j'ai surtout trouvé dans ce forum : l'AMITIÉ, et c'est ce qui nous laisse l'entière liberté d'être nous-même.
MERCI BEAUCOUP, DOMÉNICA.
Bisous marseillais chaleureux !
ANDRÉ
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Posté à 14h57 le 28 Jan 20
Bonjour Domenica merci d'avoir participé c'est ce qui compte
loin de moi l'idée de vouloir jouer les maîtres d'école,je fus un piètre élève
Bonjour André
merci de t'être prêté au jeu à ta façon et je t'en félicite
comme tu le dis très bien seule la passion d'écrire nous anime, ce n'est pas un concours chacun faut ce qu'il veux
je ne pensais pas qu'en si peu de temps vous auriez répondu à ce défi
littéraire
Ce message a été édité - le 28-01-2020 à 15:52 par Kerdrel
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Posté à 15h40 le 28 Jan 20
Petitement, j'arrive sur la pointe des pieds...
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Te voilà revenu,
Bel ange aux yeux d'azur,
Amour, mon bien suprême
J'ai cru, trois ans, te vaincre
Et toi, les yeux en pleurs,
Te voilà revenu.
Eh bien toi roi du monde,
Mets la main sur mon cœur
Élargis-la, bel ange
Mourant sur sa maîtresse !
N'a la céleste ivresse
Un plus beau front baisé !
d'Alfred de Musset
Te voilà revenu, dans mes nuits étoilées,
Bel ange aux yeux d'azur, aux paupières voilées,
Amour, mon bien suprême, et que j'avais perdu !
J'ai cru, pendant trois ans, te vaincre et te maudire,
Et toi, les yeux en pleurs, avec ton doux sourire,
Au chevet de mon lit, te voilà revenu.
Eh bien, deux mots de toi m'ont fait le roi du monde,
Mets la main sur mon coeur, sa blessure est profonde ;
Élargis-la, bel ange, et qu'il en soit brisé !
Jamais amant aimé, mourant sur sa maîtresse,
N'a sur des yeux plus noirs bu la céleste ivresse,
Nul sur un plus beau front ne t'a jamais baisé !
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Posté à 16h08 le 28 Jan 20
Des 3 tecniques, celle de Tonin est de loin la plus cool. Aussi facile que celle de Queneau, elle a en outre la vertu de faire le ménage dans des poèmes un peu boursouflés et, tout en en conservant l'esprit, de n'en garder que le meilleur.
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Posté à 16h12 le 28 Jan 20
c'est la raison pour laquelle j'appelle ce jeu de la "Castration"
des fois ça peut faire mal
Musset était un queutard mais avec un poème de Sainte-Beuve lui n'aurait pas trop souffert
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