Poème sur le procédé de l'Antépiphore.

La méthode consiste à répéter le premier vers à la fin de la strophe (ou du poème).

Quand tout se fait frivole, apparence ou insane,
Reste la poésie qui rêve sans orgueil ;
Du cœur elle confie sa beauté courtisane,
Profonde, elle enrichit ce qui échappe à l'œil,
Quand tout se fait frivole, apparence ou insane.

Quand la beauté éclot aux purs transports de l'âme,
Et dans ses fondements s'adresse au vénéré,
Elle inspire au réel ce qu'un regard réclame,
Faisant la part du vrai, le bon sens mesuré...
Quand la beauté éclot aux purs transports de l'âme.

Quand souvent le futile adule l'habitude,
Nous tente et puis nous trompe aux yeux du jugement,
La pauvre vérité, dans sa sollicitude,
Nous ouvre les regards bien inopinément,
Quand souvent le futile adule l'habitude.

Poète, il faut rêver pour comprendre le monde,
Car dans l'inconscient est l'authenticité ;
Et l'âme intérieure éclaire vagabonde,
Tout ce qui peut paraître et n'a jamais été.
Poète, il faut rêver pour comprendre le monde.

ANDRÉ






Ce message a été édité - le 17-02-2020 à 12:14 par Laugierandre

Super

Merci André pour ce nouveau jeu. Pas si nouveau car Oxalys et Tonindulot n'arrêtent pas d'en faire avec leurs échanges de rondeaux.
Mais ici, le piquant est que l'antépiphore concerne chaque strophe. Ça tombe à pic, j'étais en panne d'inspiration.
Merci André

Bonjour André,

l'Antépiphore mazette Mallarmé peut aller se rhabiller avec son Lampadophore



Je connais un peu cette forme sous l'appellation poème ou sonnet à refrain, Bravo et agréable journée

Merci Kerdrel, pour l'idée

Zyva

Ses purs ongles très haut griffant l’Antépiphore,
en firent tout autant à ce brave Obélix.
Lequel, un brin maso, ne sut que dire « encore »
et prier pour qu’un soir lui flattent l’anthélix,
ses purs ongles très haut griffant l’Antépiphore.

Délaissant ses menhirs, il fit des bibelots
en galets abolis d’inanité sonore.
On prétend qu’il en fit de même de bulots,
comme, au temps de César, tout créateur s’honore.
Délaissant ses menhirs il fit des bibelots.

Et toutouillant son luth, le barde chante encore
les purs ongles très haut griffant l’Antépiphore.







Ce message a été édité - le 17-02-2020 à 16:56 par Obofix

Bonsoir OBOFIX,

Cela me réjouit de voir l’accueil positif réservé à cet exercice de style.

C'est vrai que nos deux remarquables poètes OXALYS ET TONIN nous ont habitué à ce phénomène des répétitions dans leurs correspondances poétiques.

Utiliser cette technique en tête et à la fin de chaque strophe tient à la fois du refrain, de l'anaphore et de l'épiphore. BAUDELAIRE a maintes fois eu recours à cette figure dans ses quintils, ainsi que dans son poème "Le Balcon".

Tu t'en sors à MERVEILLE et d'une façon fort jubilatoire. GOSCINNY et UDERZO auraient certainement bien apprécié ces vers dans l'esprit de leurs personnages. Ce poème serait digne de figurer en frontispice d'un prochain volume de la BD.



TOUES MES FÉLICITATIONS !



ANDRÉ

Bonsoir KERDREL,

Je crois que nous avons presque épuisé toutes ces formes d'écriture et de figures de style. L'enjeu de la diversité, c'est aussi celui de la créativité, d'exploiter des ressources ou de redécouvrir des procédés un peu passés de mode.

MERCI pour ton partage ainsi que tes mots d'Amitié.

Excellente soirée.

ANDRÉ

Bonsoir MADYKISSINE,

MERCI pour ton passage sur cette nouvelle proposition ludique d'exercice de style.

Je pense qu'il y a à présent suffisamment de procédés pour pouvoir nous intéresser à l'un ou l'autre d'entre eux, selon nos aspirations, tant soit-il que quelques membres soient attirés par ces applications.

Comme disait Amélie NOTHOMB : "Le seul mauvais choix est l’absence de choix.”

TOUTE MA CHALEUREUSE AMITIÉ POÉTIQUE.

BONNE SOIRÉE !



ANDRÉ

Vous m’épatez les gars...courir derrière vous essouffle pas mal...

La peur de mâle faire me tétanise même si je suis affamé...

Je pense que tu n'es pas trop manchot dans ce genre d'exercices, TONIN, car tu as l'habitude des répétitions dans tes échanges poétiques avec OXALYS.

Si toi tu te tétanises, de notre côté nous pouvons redouter le fruit de tes cogitations, car tu es très souvent dans le peloton de tête.



ANDRÉ

Je pense que tu n'es pas trop manchot dans ce genre d'exercices, TONIN, car tu as l'habitude des répétitions dans tes échanges poétiques avec OXALYS.


Chouette, j'ai appris un nouveau mot : Antépiphore !
J'ignorais le nom de ce jeu (car c'en est un, je confirme) auquel je m'adonne régulièrement, en duo pour les rondeaux, en solo pour le reste.

Le reste a pour noms : pantoum, maillet, rondel, villanelle, bandollière....
Des formes classiques où les répétitions de vers (pas forcément en fin de strophe) font partie du cahier des charges et dont l'écriture est toutes les fois aussi ludique que jubilatoire !

Merci André de proposer -enfin- un jeu à ma portée (1,62 m sous la toise, ça ne va très haut !)

Bonjour OXALYS,

Je crois que nous avons tous nos "petites faiblesses" en ce qui concerne le choix des procédés qui nous sont les plus coutumiers. Les formes étant particulièrement diversifiées, cela oblige à une sélection en fonction de nos inclinations.

Le poète, par définition, n'aime pas les contraintes, et préfère donner libre cours à son inspiration dans le schème qu'il choisit.

C'est dans cette projection qu'il est plaisant d'avoir un éventail de genres dans lequel chacun d'entre nous peut s'inspirer et puiser la moisson de ses cogitations.

Je n'ai pas honte de l'avouer, je ne me sens pas de taille pour commettre, comme tu le fais avec TONIN, une œuvre aussi considérable et aboutie que celle figurant dans vos "Correspondances en rondeaux."

MERCI pour ton très agréable message, OXALYS.

Passe une excellente journée.

CARPE DIEM

ANDRÉ





Ce message a été édité - le 18-02-2020 à 11:11 par Laugierandre

Le poète, par définition, n'aime pas les contraintes, et préfère donner libre cours à son inspiration dans le schème qu'il choisit.

André, je rebondis sur cette phrase : Le poète, par définition…

Quelle est donc la définition de ce mot ?

Depuis que je suis ici, j’ai vu maintes fois cette question posée au forum, maintes fois cela s’est terminé par… la cacophonie !

Pour ma part –je ne dois pas être poète- je ne crains pas d’affronter les difficultés pour le plaisir de les maîtriser. C’est un libre choix qui me motive plus qu’une absence de contrainte. Un peu comme un marathonien ou un alpiniste..

Je pense sincèrement que celui qui choisit d’écrire libre ne l’est pas dans la mesure où il s’impose pour règle d’échapper à la contrainte, justement.

Même l’écriture spontanée répond au désir, avoué ou non, d’être lu par d’autres, ou de pouvoir se relire soi-même un jour ou l’autre. Sinon, à quoi bon vouloir laisser une trace de ce qu’on a pensé un jour ?

Je crois qu’internet nous offre à tous, libres ou classiques, une formidable occasion de nous défouler avec les joies de l’écriture poétique, que nous soyons doués ou dilettantes, reconnus ou anonymes. Le principal étant de rester tolérant et courtois car nous avons choisi un réseau « social » pour nous exprimer, et non un blog personnel pour nous exposer.

J’avoue à mon tour que je ne suis pas de taille pour la plupart des défis lancés ici. Non par manque de volonté, mais souvent par manque de temps pour réagir assez vite et d’agilité pour manier le français d’aujourd’hui, une langue qui a énormément évolué depuis quarante ans que je suis partie..

Amicalement

Mais justement, OXALYS, c'est cela être poète que de désirer affronter les difficultés pour le désir de les maîtriser. Si l'art n'avait aucune exigence, il ne serait pas de l'art.

Paul VALÉRY appelait ces contraintes multiples des "gênes exquises". Car ce sont elles qui stimulent notre imagination se développant alors dans un cadre étroit. Est véritablement poète celui qui respecte ces difficultés et s'en accommode, si bien qu'elles l'aident à créer.

Les règles ne doivent pas être considérées comme des barrières, mais bien comme des rampes souples qui nous guident vers l'approche de la perfection.

Quant aux divers défis poétiques, ils constituent une gamme d'effets et d'exercices montrant combien la poésie est riche de ses formes particulièrement diversifiées.

Comme dans toute démarche artistique, la pire des choses serait de croire à l'omniscience. Je demeure convaincu que c'est dans le choix que nous faisons que réside notre liberté. Se disperser et vouloir toucher à tout n'est qu'une boulimie qui conduit à l'approximatif et non à l'aboutissement et à l'épanouissement.

D'ailleurs, moi-même, je considère ces jeux poétiques comme des exercices techniques et non comme de la véritable poésie.

La vraie poésie est celle dont l'émotion est de l'ordre des révélations intimes, fragiles, précaires et toujours recommencées.

NE CHANGE PAS, OXALYS !

- Ô poésie miroir de l'âme,
- Métal précieux de l'esprit,
- Reflet discret où l'on se pâme
- D'éclats de mots que l'on écrit.
(ANDRÉ)

Douce soirée à toi, et un grand MERCI pour ces très sages pensées.

Y a t il poète par définition ?
Ou bien poésie…. quelle question !
Proche d'une psychologie créative
Ou d'une maladie d'exception,
Pour fuir la vie sans la vivre
Dans la poésie nous réfugions .

Chacun (e) a son territoire privé
Afin de résoudre maints problèmes
Réalistes ! dans toutes sociétés
En seconde main arrivent les poèmes…. :)

Cher André, j'aime à suivre
En toutes vos citations
la raison expresse pour survivre,
Au quotidien sans adéquation .