Salus
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Posté à 18h59 le 08 Apr 20
Choix
Je l'ai passée au mixer
La petite fée offerte
Avec l'art dans l'aigre cœur
Dont Orphée apporte alerte
Le rythme à l'aède amer !
Ne me restent que harpies
Comme horizon, comme amer,
Méchantes gueuses hardies
- Et rapides ! - je ne puis
Jamais en attraper une !
Troupe à vous pousser au puits,
Garces plus belles que lune,
Agitant leurs mille appas
Devant mes yeux qu'exorbitent
Ces promesses, n'est-ce pas,
Des cieux que leurs corps habitent !
...Je préfère - en me damnant -
A la douce Muse qu'use
Un enfer fort immanent,
Ces diablesses dont m'amuse
Quelque vice, et de ces voix
Qui me viennent, que j'appelle ,
Je retranscris, chaque fois,
Entre toutes la plus belle !
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Posté à 19h09 le 08 Apr 20
Tu sais ce qui me "manque" dans tes poèmes?
la date
XD
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Salus
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Posté à 21h16 le 08 Apr 20
Beaucoup sont très vieux...
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Posté à 22h32 le 08 Apr 20
...j'aurais aimé suivre le fil de ces dates.
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Salus
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Posté à 14h16 le 09 Apr 20
Hé, oui, je te vois venir, mais elles n'existent que dans mes carnets manuscrits, et va retrouver ça !
- Bon j'aime assez cet intemporel impréhensible, c'est...romantique ?
Ce message a été édité - le 09-04-2020 à 14:20 par Salus
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Posté à 23h38 le 09 Apr 20
Salus, les mots mentent, non?
J'ai souri pour "je te vois venir"
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Salus
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Posté à 14h41 le 10 Apr 20
Bien sûr, les mots mentent, mais c'est d'un "mentir vrai" ; et parce que la vérité n'existe pas, il faut bien se débrouiller :
"Ainsi le chœur des romances
À la lèvre vole-t-il
Exclus-en si tu commences
Le réel parce que vil"
Mallarmé...
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Posté à 15h30 le 10 Apr 20
"Tout devient suspens, disposition fragmentaire avec vis-à-vis ou réciprocités, qui convergent au rythme total, lequel serait le poème tu, aux blancs."
J'aime cette phrase de Mallarmé!
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Posté à 17h23 le 10 Apr 20
C'est un régal, même pour le mataf qui débarque, il faut croire que les sirènes...( de soirs de cuite des services du dimanche confinés sur la plage arrière, voiles affalées en attente d'un courant salvateur dans le pot au noir de l'inspiration)... avaient l'ankou vu et beaucoup lu...
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Salus
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Posté à 22h31 le 10 Apr 20
Ensuspens :
Mallarmé fut un immense génie de la langue, du mot, de la lettre...
- Et pour le mataf en bordée, une histoire bretonnante (et une bouteille de rhum !) :
Tumulus
« Qui voit Groix voit sa joie »
Aux Bretagnes de l’Ankou
J’ai cru voir - et c’est le clou -
Un spectre au mouvement flou
Qui dressa mon poil au cou !
C’était tout un tas de terre,
C’était triste et c’était terne,
Dans un ciel d’oiseaux en berne
Où le soleil manquait d’erre,
Des nuages, comme peints,
Longilignes, semblaient brins
De paille, d’or, et les reins
De la voûte, où les sapins
Courbaient leur tête pointue,
Se chargeait, obscure crue,
De la vague bleue écrue
Qui de tout temps le jour tue.
Les tertres, gagnés de nuit,
D’ombre, et tout ce qui s’ensuit
- J’en comptai bien sept ou huit
Multipliait ce qui nuit !
J’ai compris tard : chaque tombe
Qui palpitait - toute sombre -
Vide d’un noyé qui sombre
Pour toujours dans l’hécatombe,
N’était pas marquée aux croix
Du vieux cimetière, à Groix
- Morts en mer - Ce que je crois ?
Il est de sales endroits.
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Posté à 00h16 le 11 Apr 20
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Posté à 12h04 le 11 Apr 20
“La passion est la distraction du coeur.”
Vladimir Jankélévitch
Salus, tu me connais un peu, j'suis allée lire un peu plus Mallarmé et ce matin j'ai cette phrase qui me trotte dans la tête...
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Posté à 12h09 le 11 Apr 20
5V,
Sirène... si reine
Ha! l'homme et le son des mots...
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Salus
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Posté à 15h31 le 11 Apr 20
Alme amer
D’un esprit de grève abdiquant,
Une émotion douce soulève
Ce fil mort qui tenait le glaive
Amer au suspendu piquant.
Passage, bief, aux saisons lentes
Où glisse en sinueuse nef,
Insubmersible et derechef,
L‘envie émue aux déferlantes !
Inapte, du rêve aux cheveux
Arrachés - splendides aveux !
Miroitant, merveilleux, à rendre ;
Psalmodiant ce code obtus,
Le syntagme ocellé de cendre
Trahit le langage en vertus.
Ce message a été édité - le 11-04-2020 à 15:34 par Salus
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Posté à 15h55 le 11 Apr 20
Même mal armé...
Je salue
celui qui porte
aux flancs verts
ses messages d'amour
en langue impréhensible.
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