Signaler un contenu inaproprié.

Page : 1

Vous devez être connecté ou demander l'accès au forum pour répondre à ce message.

Auteurs Messages

Salus
Membre
Messages : 6900


Posté à 23h21 le 26 May 20




Le tas




Feux modernes des Sodomes,
Phares ternes des cités,
Vos airs faux de grosses pommes
Narguent nos nécessités.

Folle immensité des villes,
Mol attrait du grouillement
Dans les univers débiles
Dont l’artificiel gréement

Se dit savoir et culture,
Grand-voile étarquée aux arts ;
- Mais c’est linceul, sépulture,
Vos lions sont des lézards !

Tout ce qui s’y voudrait prisme
Ne reflète que du noir ;
L’ombre brune du fascisme
Rampe à même le trottoir !

… De la multitude morne,
Où s’élude tout allant,
Rien ne monte qu’un énorme
Soupir las, triste, accablant,

Mais le temps y passe vite
Et l’on n’y réfléchit pas ;
Miroir vide, ta limite,
C’est le faux tain sur le tas !

Certes, lourde solitude,
De ton état, l’âpreté
Est le pendant de l’étude
Dont le style est apprêté :

Si grouiller avec la foule
Fait oublier tôt le sort
Qui nous est échu, refoule,
Esprit, ta peur de la mort,

Il est sûr que faire nombre
Et son creux dans le troupeau,
Comme aux trous, où la nef sombre,
Dont jaillit l’étrange appeau,

Crée une illusion tranquille
Devant l’aveugle infini ;
Le phantasme tombe pile
Quand l’âme cabre au déni.


Oxalys
Membre
Messages : 3202


Posté à 11h57 le 28 May 20

"Grosse Pomme"
Cela évoque immédiatement pour moi "Big Apple" -
Serait-ce de là que nous vient tout ce tas de pépins ?
New-York, Sodome des temps modernes, avec ses gratte-ciel comme autant de tours de Babel...


Madykissine
Membre
Messages : 1019


Posté à 15h59 le 28 May 20

Me voilà presque étouffée par le tas - c'est aujourd'hui l'opinion, l'enfermement qui démultiplie parfois le manque... et ce que Le Bon en 1985, appelait la psychologie des foules
et la pression tout aussi violente de l'individualisme
La vérité est un pays sans chemin, disait Krishnamurti...


Merci pour ce formidable envoi Coucou


Salus
Membre
Messages : 6900


Posté à 19h40 le 28 May 20


Chère Oxalys, c'est bien à New-York, paradigme de la mégapole, et à ses pareilles que je faisais référence.

Amie Madykissine, j'ai à peine survolé Gustave Le Bon et sa "Psychologie des foules", qui me semblent pourtant pertinents, mais on ne saurait tout avoir lu, hélas !
Mes références, ici, seraient plutôt reichiennes (abêtissement culturel, peste émotionnelle et fascisme latent, conséquences de conditions de vie trop artificielles de nos Gomorrhes et de nos Babels, où l'avoir sabote l'être !)






Ce message a été édité - le 28-05-2020 à 19:43 par Salus


CinquiemeVallee
Membre
Messages : 791


Posté à 22h16 le 28 May 20

Moi qui n'ai Mai soit sans tweet
Humé que des antipodes
Je viens d'aimer tout de suite
Ces dix quatrains anti mode...
Salut


Salus
Membre
Messages : 6900


Posté à 22h46 le 28 May 20


Quoique te messeoient cent tweeds,
Tissus pour vêtir commodes,
Nu devant les flics la fuite
Est un drôle d'épisode !


Hoho
Membre
Messages : 396


Posté à 22h34 le 30 May 20

Bonsoir Salus,

Apollinaire ne serait pas totalement d'accord avec ce poème. Quoique je ne sois pas ennemi de l'urbanisme je peux comprendre son côté oppressant.

Une poésie agréable à lire. Ce quatrain a retenu mon attention :

Tout ce qui s’y voudrait prisme
Ne reflète que du noir ;
L’ombre brune du fascisme
Rampe à même le trottoir !

Bonne soirée.



Ce message a été édité - le 30-05-2020 à 22:35 par Hoho


Salus
Membre
Messages : 6900


Posté à 19h22 le 31 May 20


Immense poète ! Tu lui donneras mon bonjour...
Mais je veux bien un certain désaccord avec quelqu'un capable de la faire en première ligne par romantisme et d'écrire "que la guerre est jolie" !



Passages


Plus que les Bronx, j’aime les brousses !
Les steppes, c’est mon univers,
Les vastes forêts d’ombres rousses,
Les océans, les cieux, les airs..

Si des quartiers plus populaires
Ne me sont pas indifférents ;
Humanité, quand tu prospères,
Tout va qui brûle, ou que tu prends !

Comme les brousses disparaissent
Et se dispersent les déserts
Je vais où les esprits paressent ;
Dans la mélodie et les airs…




Ce message a été édité - le 31-05-2020 à 19:26 par Salus


Saintes
Membre
Messages : 1614


Posté à 21h08 le 07 Jun 20

Je suis la foule
Je suis la houle
Je suis la diversité
Je suis la complexité.

Dans la ville je déroule
Mes pas, je me défoule
De vous voir vous les yeux
De toutes les couleurs quand par deux

Tourné vers vous même
À ne pas voir l'espace du soir,
Avec vous je fais carême
Du trop convenu désespoir.

Je suis la foule
Et lors je m'enroule
Dans la grande flamme
De vos vies, innombrables âmes.


Salus
Membre
Messages : 6900


Posté à 13h04 le 18 Jun 20


Ton vers déboule
Et fait, pourtant,
Aux mots de goule,
Du "Tas", pendant...

Vous devez être connecté ou demander l'accès au forum pour répondre à ce message.

Page : 1