Mahea
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Posté à 22h04 le 29 Jul 20
Je te devine... Tu es là, amant,
Vif tango où l'onde me dénude,
D'un blues usé où s'endort mon tourment ;
Furtives combustions que rien n'élude.
Bâtisseur d'envols, penseur pénétrant,
Brûlant désir dans ma féminitude,
Et mon souffle court unit en dansant
Ton esprit, mon corps, à l'infinitude.
A ton geste nu s'accorde mon pas,
Tout est peau, tout est feu, tout est sonore ;
Comme une impesanteur, versicolore.
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je tente un déca, avec beaucoup de doutes
Ce message a été édité - le 29-07-2020 à 22:28 par Mahea
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Jim
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Messages : 3943
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Posté à 23h06 le 29 Jul 20
Pour une tentative, elle est plutôt réussie: laisse toi tenter...
Tu joues bien avec les divers rythmes que le déca permet, 6/4, 4/6, sans abuser du symétrique 5/5 souvent lourd, mais apaisant. La rime en -ude est une fortitude qui mérite l'étude ! Il manque une syllabe au vers 2, facilement corrigible, par exemple en remplaçant Vif par Brûlant, le tango s'accordant si bien à une si vive brûlure... Quant au vers 10, il est splendide ! Ose un dernier tercet...
Cela dit, pour moi, le déca, ce sera sans sucre, merci.
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Hoho
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Posté à 15h22 le 30 Jul 20
Je suis d'accord avec Jim, le décasyllabe symétrique est un peu lourd.
Je ne suis pas très habitué moi non plus à l'écriture de vers à dix pieds, mes remarques, elles aussi, seront donc teintées d'inexpérience.
La première strophe est plaisante et a été ma préférée ("D'un Blues usé où s'endort mon tourment"), on ressent bien le ton capiteux que tu souhaites instaurer. (Il manque toutefois un pied au deuxième vers.)
Je t'avouerai toutefois que la deuxième strophe m'a moins touché, la rime en ude, au contraire de Jim, ne m'a pas semblé recherchée dans ce quatrain-ci.
Le tercet, quant à lui, m'a satisfait dans son ensemble, le terme "versicolore" m'a semblé toutefois de trop.
Sur ce, je te souhaite, Mahea, une excellente journée et d'excellents "décas".
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Posté à 21h36 le 03 Aug 20
Mahea,
« Vif tango où l'onde me dénude, »
« A ton geste nu s'accorde mon pas »
WAOUUUUUHHH !
En attendant le deuxième tercet j’prendrai bien un p’tit déca.
Jean-Mi
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Posté à 22h29 le 03 Aug 20
comme disait je ne sais plus, un grand moment de "bravitude" ou de grande solitude, j'attends aussi la fin le deuxième tercet, sinon, que dire: au delà de la césure 4/6 6/4 ou 5/5
perso je préfère cette dernière pour son parallélisme comme Baudelaire:
" Nos deux cœurs seront // deux vastes flambeaux"
hormis cela quelques hiatus comme
"là, amant" et "tango où"
qui sont un peu gênant à l'oreille
bien à vous
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Mahea
Membre
Messages : 905
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Posté à 13h26 le 04 Aug 20
Jim,
Effectivement, j'ai vite compris que faire le choix d'une rime en ude risquait de verser dans la servitude ; une vraie contrainte! Seulement relever ce défi me tentait, aussi j'espérais ne pas emprisonner le fond au profit de la forme. Le premier jet fut donc un naufrage boiteux.
Je poste à nouveau, à la suite de nos échanges, afin de ne pas rendre obscure la chronologie des lectures et des commentaires.
Merci Jim pour l'accompagnement. Du coup... Le vers 10 que tu apprécies devient chut et sonore à la fois.
Hoho,
Mon sentiment d'inachevé était donc bien réel... Haha.
Tout en sachant que s'exposer ainsi, n'est pas si facile, lorsque l'on explore et que la maîtrise fait défaut. Par contre, si à la lecture cela provoque un conseil avisé et un commentaire sincère et réfléchi, cela incite à réétudier plus en profondeur la chose.
Merci de ta venue, passe une belle fin de journée.
Jean-Mi,
Je te livre ci-dessous "la vie dissolue"du nouveau sonnet.
Avec un petit pousse-café à l'occasion pour accompagner le deuxième tercet
Bel après-midi Jean-Mi
Kerdrel,
La division des vers et les rimes finales contribuent tellement à donner une sonorité et un rythme au poème qu'à force d'hésitations, j'ai du faire les choix qui me ressemblent et me correspondent. Si le rythme ternaire, tel que je le conçois, se laisse guider par notre musique intérieure, il peut aussi transmettre un climat particulier, enfin je l'espère. Pour le hiatus "tango où", je conserve ainsi, je ne sens pas plus de gêne que cela à la lecture.
Merci pour ta visite et ton appréciation.
Ce message a été édité - le 04-08-2020 à 13:27 par Mahea
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Mahea
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Posté à 13h28 le 04 Aug 20
Je te devine... Et te voici amant,
Brûlant tango où l'onde me dénude
Blues au flanc usé, gardien du tourment ;
Furtives combustions que rien n'élude.
Lascive agonie, vertige insolent,
Bleu sanglot captif dans tes solitudes,
Comme un souffle court où la nuit attend
Le corps et l'esprit, nus de certitudes.
Ô pourpre reflet des ombres portées
Toi qui univoque ainsi vient s'en va
Ta fièvre, ma liesse, aux grèves bercées.
A nous, à l'envie, aux nuits de Sabbat ;
Féale impesanteur qui nous dévore!
Tout est peau, tout est feu, tout est sonore.
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