Poème érotique à la manière ancienne

De grâce, m’estimez, distinguée damoiselle,
Troussez l’escarlatin du fringant pellisson :
C’est le printemps, ma mie, et goûtons au frisson
Aiguillonnant nos sens, qu’une pudeur muselle.

Sans trêve nuit et jour mon cœur fol et fidèle
Espère, ensorcelé, s’ébaudir, polisson ;
Ores à vos baisers étreindre la moisson
D‘une amour ou le heurt s’ensuivra avec zèle.

Puissiez-vous m’engraver au badin souvenir,
Sous l’ardent sans pareille, et, sans disconvenir,
Consentir la mesure à l’outrance gaillarde.

Nos accordants débats, dérobés finement,
Qu’ils soient vices ou bien lasciveté mignarde,
Feront de nous, ma dame, un amour performant.

ANDRÉ






Ce message a été édité - le 12-08-2020 à 09:10 par Laugierandre

Salut André,

Les paroles implicites du style ancien me plaisent beaucoup ça ajoute un côté indirect qui me fait sourire : "Aiguillonnant nos sens, qu’une pudeur muselle."

Une jolie page de poésie qu'on croirait écrite à l'époque humaniste

Passe une bien bonne journée

Bonsoir HOHO,

Ces petites coquineries "à l'ancienne", sont toujours d'actualité, même si les mots utilisés aujourd'hui sont nettement moins gracieux.

Oui, la poésie existe, même dans l'érotisme. C'est d'ailleurs un genre fort ancien dans lequel d'illustres poètes, de l'Antiquité à nos jours, ont évoqué la sensuelle volupté. Ils ont bravé les interdits et les tabous au fil des siècles, donnant le piment nécessaire à une forme d'expression qui a inspiré les auteurs les plus "sérieux". VILLON, RONSARD, MUSSET, VOLTAIRE, jusqu'à notre poète académicien Jean COCTEAU, pour ne citer qu'eux, ne furent-ils pas de ceux-là ?

Justement, comme tu le dis, l'imagerie qui fait naître l'érotisme en poésie doit être transcendée par ce luxe de mots rares, généreux, séduisants, tout en "suggestion", et sans de pernicieux étalages de vulgarité. C'est ce que j'ai essayé de faire, et sans débordements.

MERCI pour cette très sympathique appréciation.

Excellente soirée et bien chaleureuse Amitié.

ANDRÉ








Ce message a été édité - le 12-08-2020 à 18:52 par Laugierandre

Ah sacré garnement, tu m'en diras de plus belles....
Tu aurais fait très bon troubadour

Tu as vu que j'y ai mi s les "formes", comme on dirait dans le côté coquin de la sensualité.

La poésie étant la tendresse espiègle des jeux de mots, il faut bien un petit galopin quand il s'agit d'y ajouter la "touche" de la charnelle volupté.

Je suis toujours "partie" prenante.



Un GRAND MERCI pour ton partage et tes bien favorables impressions, Cher TONIN.

CARPE DIEM

ANDRÉ