En décomposition

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Quand je n'y serai plus au regard des humains
J'aimerais que ma bouche abreuve une racine
Ou que mon pied nourrisse un buisson d'aubépine
Je veux sentir l'humus décomposer mes mains.

Qu'en place des cheveux l'herbe pousse en regain
Je veux être l'engrais puisé dans ma poitrine
Que mon sang soit le jus d'un cœur de mandarine
Être pour chaque fleur, le pain et le levain.

Regarde où tu t'assieds, tu es sur mon visage
Tu m'écrases les doigts juste par ton passage
Ne foule pas le sol toujours avec dédain.

Car un jour à ma place, alors sans balisage
Tu seras allongé pour le grand dépeçage
Et cela malgré toi luttant contre la faim.

Le mardi 11 août 2020 ©
hommage à K





Ce message a été édité - le 12-08-2020 à 15:32 par Kerdrel

Salut Kerdel,

Sans te jeter des fleurs (pour rester dans le thème de ton poème, j'aime vraiment beaucoup, c'est très joli.

Le premier quatrain est d'une mesure, d'une justesse, enfin d'un ton très agréable :
"J'aimerais que ma bouche abreuve une racine
Je veux sentir l'humus décomposer mes mains."

Ton vers dans ce poème est réaliste et sert l'hypotypose

Le seul élément qui me gêne un peu, c'est l'expression : "pousse bon train" qui retire un peu (à mon sens du moins) l'unité évocative du texte.

Quant à ce vers-ci : "Je veux être l'engrais puissé dans ma poitrine", ce ne serait pas plutôt "puisé", je pense qu'il y a un "s" en trop.

Passe une bonne soirée



Ce message a été édité - le 12-08-2020 à 14:47 par Hoho

Bonjour Hoho;

ta remarque est judicieuse je vais me remettre à l'ouvrage,
ainsi que pour le "s" parfois ma main est est trop lourde sur le clavier agréable journée





Ce message a été édité - le 13-08-2020 à 07:24 par Kerdrel

Délicieux poème, félicitations pour votre talent Kerdrel.

Superbe, Kerdrel! Des com' ça, j'en veux tous les jours. Allez, un p'tit effort, fais-moi plaisir !

Merci de ta lecture
Evemarie

Jim,
j'aimerai bien mais c'est un peu comme ça vient
promis je ferai un effort

Est il possible d'avoir des informations sur l'image qui accompagne tes mots ?

Est il possible d'avoir des informations sur l'image qui accompagne tes mots ?

Odilon Redon "Esprit de la forêt"

« Invoquer sa postérité…, nous disait l’auteur du Voyage,
… C’est s’adresser aux asticots ;
Ici, c’est fait, en vérité, sereinement, avec courage,
Au bonheur des coquelicots.

J'espère que ton souhait se réalise et qu'une fois décomposé tu aide encore la nature à brillé.

En revanche, merci de l'avoir composé ce texte avec beaucoup de maîtrise.

Bonjour KERDREL,

Les poètes, hélas, sont souvent reconnus à titre posthume, cela est bien avéré. Qu'importe ! Les poèmes qu'il laisse sont des traces de son passage, et on sait que seules les traces font rêve, comme disait René CHAR.

On pourrait écrire sur chaque épitaphe d'un poète :

Mes Amis, ici-bas je dors ;
Et bien plus dedans que dehors.
Pourtant je ne suis pas si mort,
Puisque mes "vers" y fuient encor !



Un texte très soigné, sépulcral, mais riche d'intensité.



Bien chaleureuse Amitié marseillaise.

ANDRÉ

Merci de ta lecture Lau, c'est amusant l'image des coquelicots
on dit qu'ils sont rouges parce qu'ils ont bu le sang des soldats morts sur les champs de bataille

Bonjour Decimal

merci de ta lecture, ravi qu'il te plaise