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Posté à 00h44 le 15 Sep 20
Parfois un vent mauvais qui souffle on ne sait d'où
Frappe à notre porte ces longs soirs de décembre
Et vient comme un intrus s'allonger dans la chambre
Où sur un meuble noir ronronne un beau chat roux
Vent mortel tu cherches ta proie comme les loups
Qui courent sous la lune aux sombres reflets d'ambre
Et dans la nuit glacée où l'arbre nu se cambre
Tu voles les âmes sans prendre rendez-vous
Dans l'incendie secret des mémoires lointaines
Tu emportes sans haine au-delà de la plaine
Ces ombres nouvelles qui calment ta douleur
Mais cette nuit de neige une étrange faiblesse
Retient ta main vaincue par la tendre noblesse
De ce chat de velours endormi sur mon coeur
Ce message a été édité - le 17-09-2020 à 23:20 par Philippeb
Ce message a été édité - le 22-10-2020 à 23:40 par Philippeb
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Posté à 11h30 le 15 Sep 20
quel bon vent vous amène ici d'où vous-vous faisiez plutôt rare
un poème soigné que j'ai lu avec plaisir,
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Posté à 12h09 le 15 Sep 20
Hello Kerdrel,
Oui, c'est la première fois que je viens ici déposer un sonnet emmi les spécialistes de la chose !
Oui, poème soigné qui m'a bien fait transpirer vu les contraintes de l'exercice ! Surtout que la rime en "ambre" n'est pas courante ! Mais le résultat me plaît (modestement !), merci pour votre lecture attentive, bien cordialement.
Ce message a été édité - le 16-09-2020 à 20:49 par Philippeb
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Hoho
Membre
Messages : 396
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Posté à 17h42 le 16 Sep 20
Des images poétiques, une fluidité agréable, un bon poème que j'ai pris plaisir lire et à relire. Le rejet au dernier vers se moule parfaitement dans ce sonnet : "Ce chat de velours endormi sur mon cœur"
Toutefois, tu pourrais être un petit peu mieux le soigner sur le plan formel.Le "e" doit être caduc à l'hémistiche : "Frappe à notre porteuh ces longs soirs de décembre." Tu pourrais écrire : "Frappe à notre porte en ces soirs de décembre"
Ici aussi : "Vent mortel tu cherches ta proie comme les loups", tu pourrais préférer : "Vent mortel épiant sa proie comme les loups"
"Dans l'incendie rouge des mémoires lointaines" ==> "Dans le rouge incendie des mémoires lointaines"
"Ces ombres nouvelles qui calment ta douleur", je te laisse trouver un substitut à celui-ci.
Pour finir, "Tu voles les âmes sans prendre rendez-vous" me paraît un peu prosaïque.
Voilà tout, bonne soirée et n'hésite pas à publier plus sur le forum
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Posté à 19h09 le 16 Sep 20
Bonsoir PHILLIPED,
J'ai retenu le souhait, comme le souligne KERDREL, de respecter cette prosodie bien particulière du sonnet, et, malgré la contrainte, d'observer la fluidité des mètres qui doit compenser la brièveté du poème grâce à des mots convaincants et efficaces donnant du "relief" au sujet.
Personnellement, je trouve que ces vers sont bien imagés, avec quelques métaphores agréables, tout en observent cette "musicalité" indispensable à toute poésie.
Oui, peut-être que :
Frappe à notre porte ces longs soirs de décembre
aurait pu être écrit de manière à marquer davantage la "coupe franche à l'hémistiche". Toutefois, cela ne me choque pas étant donné que ce vers comprend bien 6 syllabes au premier hémistiche, et 6 syllabes, également, dans le second.
En effet, le "E" de porte étant suivi d'une consonne, autrement dit le "C" de ces longs soirs : ce "E" ne s'élide pas, et le mot "porte se prononce bien en deux syllabes.
Par contre, attention, dans le second quatrain, à "ambre" et "cambrent"
En effet, en poésie classique, les verbes à la 3ème personne du pluriel, en "ent", n'ont pas d'équivalence orthographique et ne peuvent rimer qu'avec eux-même. Il faudrait donc remplacer "cambrent" par un mot terminé en "ambre" ou "embre".
Lecture agréable !
Bonne soirée PHILIPPEB.
ANDRÉ
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Posté à 20h13 le 16 Sep 20
Bonjour PHILLIPED,
Très joli ce mot « emmi »… je ne connaissais pas.
Selon Littré : De en dans le sens de « à l’intérieur de » et de l’ancien français mi, « milieu », lui-même du latin medius.
Dommage tous ces « EUH » aux hémistiches : lit à voix haute et tu comprendras.
Pour les rimes avec « ambre » : membre, novembre, septembre, chambre, gingembre, antichambre, cambre.
Par exemple pour :
« Dans l'incendie rouge des mémoires lointaines », tu pourrais écrire :
« Dans l'incendie GRENAT (ou VERMEIL) des mémoires lointaines » : et toc, le tour est joué !
Par exemple pour :
« Vent mortel tu cherches ta proie comme les loups », tu pourrais écrire :
« Tu cherches vent mortel ta proie comme les loups » : et toc, le tour est joué !
…
Et ce poème deviendra vraiment soigné !
Jean-Mi
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Posté à 23h40 le 17 Sep 20
Merci André, Jean-Mi et Hoho pour vos lectures attentives et vos commentaires avisés, j'ai modifié deux passages ; le "cambrent" se transforme en "cambre", André a raison, c'est beaucoup mieux. J'ai enlevé le "rouge" qui ne me plaisait pas et qui faisait "euh" (Hoho !), mais je ne l'ai pas remplacé par vermeil ou grenat (Jean-Mi), ce sont de trop belles couleurs dans la grisaille de l'hiver. En fait j'ai supprimé la couleur de l'incendie (qui est rouge de toute façon !) et l'ai remplacée par secret, cela donne un peu plus de mystère à ce vers.
Pour le "e" caduc à l'hémistiche, oui je ferai mieux la prochaine fois, mais je trouve que vous exagérez (Hoho)en prononçant "euh" ! Quand je le lis à haute voix, je prononce ce "e" plus légèrement disons.
Je laisse aussi "Vent mortel tu cherches" plutôt que " Tu cherches vent mortel " (Jean-Mi), la première version me semble plus fluide et je m'adresse au vent, chose que l'on ne ressent pas dans la deuxième.
Bref, merci encore de vos conseils, j'espère faire mieux la prochaine fois, bien amicalement, Philippe
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Posté à 23h55 le 17 Sep 20
Philippeb
« Quand je le lis à haute voix, je prononce ce "e" plus légèrement disons. » :
Ça ne change rien, il faut de toute façon le prononcer pour respecter l’alexandrin.
« Je laisse aussi "Vent mortel tu cherches" plutôt que " Tu cherches vent mortel " (Jean-Mi), la première version me semble plus fluide et je m'adresse au vent, chose que l'on ne ressent pas dans la deuxième. »
Dans un sens ou dans l’autre, pour moi la fluidité reste la même. En gardant ton écrit tu ne t’affranchis pas du E prononcé à l’hémistiche.
Après on peut imaginer d’autres choses similaires pour cet alexandrin… A toi !
Jean-Mi
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Posté à 05h34 le 18 Sep 20
Une belle poésie, merci !
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Hoho
Membre
Messages : 396
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Posté à 13h03 le 18 Sep 20
Philippeb,
Je me permets de te tutoyer. C'était mon intention d'exagérer pour que tu voies de quoi je parle. Loin de moi l'idée de dénigrer, j'aurais fait pareil quelque fût l'alexandrin faux.
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Posté à 22h04 le 18 Sep 20
Bonsoir Hoho,
rassure-toi, j'ai très bien pris tes critiques qui me permettent de voir les défauts de ce sonnet et de l'améliorer, la preuve, j'ai supprimé ce rouge gênant, que je n'aimais pas d'ailleurs. Tu n'as pas dénigré, tu as simplement donné un avis éclairé, bien cordialement.
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