Quand je regarde ton beau visage
Et que la nuit pas à pas
Se referme lentement
Sur la lame rouillée de mes rêves

Je songe à tout ce temps passé
A ces éclats de marbre dans le ciel
A tes cheveux dans le vent mêlés de pluie
Que jamais ne connaîtrai

Quand je regarde ton beau visage
Et tes cheveux mêlés de pluie
Il n'est pas de nuits qui brillent
Il n'est pas d'éclats dans le ciel

Plus lumineux que tes yeux
Quand la pluie se mêle à mes rêves
A tes cheveux mouillés
Sur la lame rouillée de mes rêves

Où je ne revois ton beau visage
Où je ne pense à toi
Où la tristesse et la nostalgie
Se mêlent à mes rêves emmêlés

Quand je regarde
Tes yeux si bons
Et tes lèvres inconnues
Et tes cheveux étalés

Il n'est pas de tristesse plus douce
De nostalgie plus heureuse
Que ton beau visage
Noyé de pluie et d'éclats

Je pense à ce temps passé
A tes côtés sans rien dire
A tes côtés sans rien oser
Ce temps qui n'a servi à rien

Où le silence humide du soir
Comme un fleuve impitoyable
Pose son voile de silence
Et verse son flot de tristesse

Quand mes yeux se fermeront
Ton visage déjà lointain
Me reviendra noyé de brume
Avant ma nuit prochaine

Dans ce ciel où je m'évanouirai
Noyé de marbre et d'éclats
Où tu ne sauras jamais
Le temps que j'ai passé

A contempler ton visage
Dans le silence de mes nuits

Une belle évocation imprégnée de romantisme.

Un amour inavoué, un amour empreint de nostalgie, merci pour cette belle poésie, Philippeb !

Merci Ottomar et Mâcha pour vos lectures et commentaires. Oui, j'avais le coeur romantique et nostalgique ce jour-là...Bien à vous

Je pense que l'effet haut le cœur à la lecture est un jeu de maître.
Quel calcul ! Quelle maîtrise !

Un amour fou comme en rêvaient les surréalistes. J'ai bien aimé le poème. De belles images et un jeu avec la sonorité et les polyptotes, c'est joli.

Je regrette cependant les 4 dernières strophes qui m'ont l'air d'être des redites où je sens moins de travail.

Ps : la structure du vers 8 me semble étrange : "Que jamais ne connaîtrai" ? Ne manque-t-il pas un "je" ?

Bonne soirée

Merci pour vos retours Ensuspens et Hoho. Haut le coeur, mais pas indigeste j'espère !
Hoho, les 4 dernières strophes sont la deuxième partie du poème, après "l'exaltation" du début, c'est le temps du bilan, du temps perdu et du souvenir dans quelques années.
Pour le "je", oui il est volontairement absent, il cassait un peu le vers (pas le verre !) et cela lui donne un tour un peu ancien.
Bien à vous,

Pour ma part, si indigeste ne me serai même pas attardée




Ce message a été édité - le 07-03-2021 à 10:29 par Ensuspens

C'est gentil

Belle évocation de sentiments toute en retenue. Dans la vapeur nuageuse du ressenti flotte une douce tristesse qu'aucune rancœur ne dément.

Merci Saintes pour ton commentaire, oui poème sans rancoeur...

Ne sont-ce pas les amours vécues en songe, les meilleurs sans être brisées par le quotidien. J'aime le rythme et je suis tout à fait d'accord avec l'oblitération du 'je"

Ann, merci pour votre lecture et votre avis d'experte, bien à vous, Philippe