Salus
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Posté à 21h26 le 24 Mar 21
Hideur
Dans ce vieux chêne à moitié mort,
Un démon gît là, qui sommeille ;
Le muid d’insectes qui le mord,
Profite ! ô malédiction vieille,
De la détresse de l’ancien ;
- On voit de loin qu’une pendue
A laissé, d’un grand amour sien,
Tant de peine étant à lui due…
Ses longs doigts, crochus dans le ciel,
Griffent l’azur d’inavouable..
…Pas d’abeilles ! Ni fleurs, ni miel.
La sciure, comme du sable,
De lui coule par mille trous !
Noir, merveilleusement sinistre,
De très loin, c’est une île ! et tous
Les éfrits sonnent là du sistre !
Indiquant la croix des chemins,
Il avoue une diablerie ;
Un fantôme, et des monstres nains,
Après danser, dans la prairie,
S’y retrouvent, pour des sabbats,
Et parfois, une goule grimpe
Avec des reliefs de repas…
Autour de lui se forme un limbe,
Halo discrètement blafard,
Brûlant les nuits de lune noire.
- Du sang frais lui fait comme un fard ;
Sous l’aubier, nue est la Mémoire,
On l’égorge très lentement…
Quand de ses feux Séléné brûle,
Résistez ! l’arbre est un aimant ;
Écoutez l’instinct qui stridule :
Ici n’est pas pour le mortel,
Oubliez l’ignoble agonie
De cette yeuse, et signez-vous, tel
Que conseille une foi honnie !
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Posté à 11h03 le 25 Mar 21
Et collant mon oreille,
Cet être sans pareil
Me confie sa douleur
Quand sous la pluie un pleur
Lors fait craquer l'écorce
Car il cède à la force.
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Salus
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Posté à 20h41 le 25 Mar 21
Méfie ! un dieu surveille
La mort et le réveil
De l'arbre et de la fleur :
Qui gris et qui couleur,
Qui bien droite et qui torse,
Comme un langage morse.
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Hoho
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Posté à 22h18 le 26 Mar 21
J'ai été littéralement transporté. Cette lecture aura été une danse euphonique couvrant de belles hypotyposes. Les strophes 2 et 3 entre autres m'ont marqué.
Excellente soirée, Salus
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Lau
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Posté à 10h20 le 27 Mar 21
Cette angoissante malemort
Glace l’écorce et l’horreur tisse
Les traits laids d’un malin du nord,
Aux antipodes d’Eurydice.
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Salus
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Posté à 19h10 le 27 Mar 21
Merci Hoho, ta première phrase est un vrai plaisir ! ( mais hypotypose, quand même, faut arriver à le poser !)
Ce message a été édité - le 27-03-2021 à 19:42 par Salus
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Salus
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Posté à 19h34 le 27 Mar 21
Belle langue ! - Et que l'on remord
Et mâche, pour qu'on la métisse,
Sans hésitation ni remord,
Comme la peinture Matisse !
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Lau
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Posté à 10h43 le 28 Mar 21
On la malmène, aime, la tord,
Au plus profond d’elle, on s’immisce,
Mais qui pourrait nous donner tort ?
De la pensée, elle est prémisse.
[c'est tout ce que je pouvais faire : intervertir les consonnes d'appui ; des rimes en -mort, -mord, -nort, -nord, eh beh, il n'y en a plus bezef]
Ce message a été édité - le 28-03-2021 à 10:45 par Lau
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Salus
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Posté à 23h01 le 30 Mar 21
Monosyllabique est le sort
Et c'est un sort mince que hisse
Comme un pavillon dans le port
Ce concile appelé "comice"
- Je viens de comprendre, good Lord !
Mais...tous ces mots que l'on ratisse !
(Il fait chauffer l'esprit, ce sport,
Ca va nous porter préjudice !)
Ce message a été édité - le 30-03-2021 à 23:14 par Salus
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Lau
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Posté à 19h40 le 02 Apr 21
Tu crois ? Comme Nietzsche au plus fort
De sa tumeur ? Quelle injustice !
Mais non ! C’est vers le vrai confort
Que s’élève cette bâtisse.
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Salus
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Posté à 19h13 le 03 Apr 21
Le monosyllabique ? - Un Fjord !
Oui ! car tu roules sur le bord,
Laissant les consonnes ! (bêtise ?
Faute habilement séductrice ?)
Nota :
Les libertés d'agencement
Sont de ces privautés d'artiste
Dont la facilité attriste
En servant d'agent de cément
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Lau
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Posté à 19h54 le 03 Apr 21
Préjudice, avant le transport,
Imaginais-je sans rapport
A la poétique motrice
Où manquer d’un lemme est hantise.
Quant à
L’ordre et l’embrassement,
Les legs de cette langue actrice
Ont le rejet comme le thyrse,
Au lilas, fait l’embrasement.
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Salus
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Posté à 22h13 le 03 Apr 21
De fleurs de son, comme le cistre,
Impersonnel, comme le bort,
Plus éclectique qu'un Debord,
C'est un match pour la cantatrice !
Mais !
Sans aucun embarrassement,
Cette flamme, pour qu'on l’attise,
Demandera, pour l'amatrice
- l'amateur ? - d'aller, blasphémant !
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Lau
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Posté à 09h51 le 04 Apr 21
Egayant le côté sinistre,
Monotone du roulement
Des phonèmes exactement
Pareils, la « faute » est créatrice
et
Bien loin d’être une sottise,
Bousculer parfois cet accord
En un, certes, blasphème accort,
Est euphonique friandise.
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Salus
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Posté à 21h42 le 04 Apr 21
Une inversion de la matrice ?
C'est vrai que quand l'exact te ment,
Le rythme sûr se doit dément !
(sine qua non, dans ce registre)
d'ailleurs
- Entendu, qu'on se le dise !
Mais il faut, jusqu'au record,
Epuiser chaque raccord
Avec flamme et roublardise.
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