Salus
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Posté à 20h41 le 09 May 21
Catabase
Je descendais la vie au fil de l'eau
Et maintenant que du temps le fléau
M'avait fauché de sa lame imparable,
Couchant le grain mûr de ma terre arable,
Mon âme errait à l'espace dispos
Et de Satan les succubes suppôts
M'instillaient le poison d'imaginaire
En ces visions - que tout sage vénère -
Dont le grand Bosch jadis s'est inspiré
Pour nous servir son art désespéré...
… Et je laissai mon esprit face aux monstres
Que - mon esprit - tu cultives et montres
A mon esprit - schizophrène - le feu,
Flamme d'enfer, de jaune ombré de bleu,
Inextinguible et fatal incendie
Dont la lueur, sans cesse pressentie,
Découvre et voile, en grands masques fuyants
Les visions des Goyas et des Lélians...
… Et sous le charme intemporel du songe,
J''étais, rêvant, devant l'eau que je longe
De ce Cocyte - ou Pyriphlégéthon -
L'eau de la mort, inéluctable don.
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Hoho
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Posté à 10h34 le 10 May 21
La première strophe me fait penser à du Hugo quand il est en forme. En général, je ne suis pas un adepte de la rime plate mais elle, ici elle est bien modulée. C'est joli.
Le titre m'a interpellé et je puis dire, après lecture, qu'il est à la hauteur de l'épique grec.
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Salus
Membre
Messages : 6938
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Posté à 20h00 le 10 May 21
Merci, Hoho,
"du Hugo quand il est en forme"
- Ciel ! Je l'entends presque se retourner dans sa tombe !
Saintes : qui sans dit vendredi dimanche prônera !
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