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Auteurs Messages

Lau
Membre
Messages : 1931


Posté à 21h01 le 27 Jan 22



Emeraude était l’eau des Iles de la Sonde,
Nous quittions, forcenés, les sables de Sumba,
Javelots qui savaient sur l’île de Java
Tracer le temps d’après ; nous sommes la seconde.

Flores ! c’était Flores ! Oui, nous sommes le monde,
Nos doigts sont hibiscus, notre œil, le vert mamba,
Filons ! Sapiens, filons aux rochers de Rapa,
La pirogue au passé laisse l’écume blonde.

Si noirs, petits, un mètre ! Et pas d’autres besoins
Que de tisser la hutte et sourire aux babouins,
Laids sous la Lune satisfaite,

Notre sang s’excita si loin que nos gourdins,
Désintégrèrent l’os de ces tristes pantins,
Beaux sous le Soleil, c’est la fête !


Salus
Membre
Messages : 6951


Posté à 21h44 le 27 Jan 22


C'est étrange, excellent, préhistorique !

"Java" et "Sumba" ne riment guère, mais ça, tu le savais déjà, et c'est vrai que le v et le b sont phonétiquement proches ; le début du dernier vers m'échappe, "beau" étant contradictoire avec ce qui précède...c'est fait exprès ?
"Laids sous la Lune satisfaite,"
"Beaux sous le Soleil, c’est la fête !"

- Et vice versa ?

Quand à la forme, il me semble te la connaître, c'est un sonnet italien avec inclusion sauvage d'octosyllabes, ça marche bien, comme tout ce qui emmarge aux sonnets réguliers sans les brutaliser.


Lau
Membre
Messages : 1931


Posté à 22h12 le 27 Jan 22



Je commence par la forme, oui c'est tout comme tu dis.

Le "b", le "v", oui nous en avons déjà causé... L'exemple du "vale" en espagnol est flag... et pour étendre un chouia, on pourra noter le "W" apparenté "V" qui devient "B" : William - Bill, Whale - Baleine... Enfin, bêtacisme.

Quant aux vers :

Laids sous la Lune satisfaite,
[...]
Beaux sous le Soleil, c’est la fête !


J'esplique :



Les Sapiens (nous) allons rencontrer l'Homme de flores (eux), insulaires petits, mais conscients (depuis 800 000 ans là, adaptés avec les dragons de Komodo)... "Nous" les voyons laids, endormis sous la Lune, sur la nature qui ne demande que ça que de ne pas être ennuyée...

Mais, assoiffés que nous sommes de découvrir, de se gaver -on ne sait jamais, stockons- nous ne comprenons rien à l'immobilisme spatial et en profitons pour péter la gueule de ces p'tits gars de Flores tant qu'on passe par là...

Alors oui ! c'est beau ! c'est la fête...

La vie, quoi... ⸮





Ce message a été édité - le 27-01-2022 à 22:23 par Lau


Jim
Membre
Messages : 3951


Posté à 01h41 le 28 Jan 22

Particulièrement réussie, cette fable primitive ! Un très beau vers que "La pirogue au passé laisse l’écume blonde." Coucou


Lau
Membre
Messages : 1931


Posté à 09h48 le 28 Jan 22



Une fable Jim, oui... Avec un fond de vérité lorsqu'on regarde l'évolution de Sapiens et son impact sur l'environnement vivant...

Vous aurez remarqué que l'esplikation est encadrée des points d'interrogation renversés (ou points d'ironie)... Depuis que nous migrons, il semblerait que nous nous missions à détruire (Aurions-nous le diable dans le ventre ? Ah ah !)


Salus
Membre
Messages : 6951


Posté à 14h01 le 28 Jan 22


Le B et le W !
ça alors, je n'avais jamais pensé à ça !
Des mots-transfuges, des apostats linguistiques...


Mais, en français, le b et le v ne me semblent liés que par la phonétique, il faudra que je creuse...
Si la versification, par ailleurs forcément lacunaire, donne comme équivalents, en tant que consonnes d'appuis, les sons v, f, et ph, c'est, comme toujours, pour fixer la mémoire de la langue, présente dans l'étymologie :

Le f est un phonème stable du latin au français. Toutefois, de nombreux finals sont issu de v (bove, bœuf ; clave, clef ; nervu, nerf ; servu, serf)


...Sinon, j'ai plus confiance que toi dans nos lointains ancêtres, et peut-être (encore) moins dans nos contemporains !
Pour moi, c'est l'établissement de la structure familiale telle que nous la connaissons, le vrai déclencheur de la catastrophe ; bien sûr, il se peut que nous ayons été parfois vindicatifs, jadis, mais ce furent des cas isolés, en tout cas sans conséquences sur notre monde, et rien n'indique que nous ayons détruit l'homme de Flores ; en tout cas ton texte fleure bon les temps immémoriaux, et sonne clair au tympan !

















Ce message a été édité - le 28-01-2022 à 18:38 par Salus


Lau
Membre
Messages : 1931


Posté à 15h20 le 28 Jan 22



Je n'ai pas les sources présentement de ce que je vais annoncer de mémoire ici, là, tout de suite, maintenant mais elles sont facilement consultables dans le livre de Harari, "Sapiens", or dès que le susdit Sapiens arriva en Tasmanie, il occit purement et simplement, sur une période de vingt ans, la moitié des mammifères de taille moyenne (allez, une chèvre) qui se trouvait là...

Faut être bâti au mal, tout de même !


Là où ça coince ?

La famille -sa structure- ?

La Sédentarisation ? -si tant est que nous fussions destinés à nous nomadiser- ?

Le blé ! Qui de lui ou de nous a apprivoisé l'autre ?

Mystère et bouldegomm !












Ce message a été édité - le 28-01-2022 à 20:23 par Lau


Miouz
Membre
Messages : 345


Posté à 08h49 le 31 Jan 22

Un poème qui mérite que l'on s'attarde sur son sens, et qui est de plus divinement bien écrit. Et qui flatte l'oreille.


Lau
Membre
Messages : 1931


Posté à 13h20 le 31 Jan 22



Plaisir, Miouz


Salus
Membre
Messages : 6951


Posté à 22h19 le 31 Jan 22


Oui, la structure familiale - patriarcale - semble délétère, voir les travaux de Freud, et surtout ceux de Malinovski, portant sur les structures familiales matrilinéaires (et non matriarcales)

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