Au-devant de mes yeux, tant de riche lumière,
A qui dois-je de voir tant de nouvel azur
Illuminer mes cieux, tant d'espérance fière
S’élever en mon cœur, tant d'amour qui soit pur,
Sinon à vous, sommets dont je chéris l’étoile,
À vous, Initiés dont le verbe dévoile,
Vous, dont l’exemple prouve aux yeux de tout mortel,
À ses heures de flamme, et l’or et la sagesse
Dont vous faites briller l’exaltante promesse
Tel un astre au-dessus de son sublime Autel !

Tant d’exil, de chagrin, tant de nuit et de doute,
Qui m’accablaient hier, tels de pesants fardeaux
Que j’avais, ignorant, infidèle à ma route,
En rebelle profane entassés sur mon dos,
Ne sont plus, à présent que j’écris mon histoire
Tout entier à vos lois, que de triste mémoire,
Malgré l’ombre encor proche et vile de leurs mains ;
Et midi me les peint en piteuses Chimères,
Ces bouffonnes du jour, ces urnes de misères,
Tandis qu’en feu je vais vers mes grands lendemains !

L’aurait-on jamais cru ? - Je vole à l’Empyrée !
Et cela grâce à vous, sublimes conquérants,
À votre beau combat et votre âme inspirée !
Demain peut-être aussi rejoindrai-je vos rangs !
Il n’est d’honneur plus haut ; mais pourquoi fuir la cime ?
Pourquoi même trahir le fond de votre estime ?
Vous nous avez voués à marcher sur vos pas,
Vous, les grands créateurs ! Le reste m’indiffère.
Il est assez de gens qui rampent sur la Terre.
Moi, je vous rallierai jusqu’aux temps du trépas !




Ce message a été édité - le 29-01-2022 à 19:19 par Hazarian

C'est stellaire... J'aurais mis un "s" à nuit ici :

...tant de nuits et de doute, pour le glissement.


Le dernier vers : Moi, je vous aimerai jusqu’aux portes du trépas !

Tu y enlèverais ce "moi", ça te ferait un vers de douze...

C'est très bien écrit !

("nuit" sans s, ça se discute ; tout est au singulier, et on peut aussi prononcer le hiatus.)

Merci à vous, Lau, Salus

- Pour ce qui est du s à "nuit" je préfère tout garder au singulier, la sonorité i-é ne me dérange pas ici ; quant à cette syllabe surnuméraire, merci de me l'avoir signalée ! Je ne sais pas trop encore comment je vais m'arranger cela, mais si j'ôtais le "moi", ici, la pause à 'hémistiche en pâtirait, ce qui est pour moi tout aussi grave.



Ce message a été édité - le 29-01-2022 à 10:13 par Hazarian



Ce message a été édité - le 29-01-2022 à 10:14 par Hazarian

ça y est, j'ai arrangé le dernier vers. Merci encore, Lau, Salus.
(Et pardon pour les lapsus calami qui ont émaillé le précédent message, j'étais encore dans mes brumes matinales!)

...la pause à l'hémistiche en pâtirait..., exact.

Voilà, tout est nickel ; extra !




Ce message a été édité - le 29-01-2022 à 10:21 par Lau

Sinon, je voudrais faire remarquer au passage que "nuit" au singulier, ici, ne fait guère de discussion, en fait. " Il y a tant de nuit dans tes yeux" est légitime, non ?



Ce message a été édité - le 29-01-2022 à 11:05 par Hazarian

Comme il l'est pour "exil" et "chagrin" ; je suggérais le "s" à nuit car dire nuit z et m'est plus agréable que de dire nuit et. On est dans la sensibilité auditive subjective...

Pour les lève-tard ou les tard-connectés, dont je fais partie, tout est impecc. maintenant dans ce ciel étoilé. De toute façon, même en pleine nuit je n'y aurais vu que du feu, tellement m'a éblouie ce petit détail pour son importance :

"Vous, les grands créateurs !"

Un pluriel qui fait toute la différence...
Merci pour ceci

Hazarian,
Ton poème est un régal.
Je l’ai lu et relu à voix haute et je le trouve assez magique et prenant.
Quel travail dans la construction :
ABBACCDEED
ABABCCDEED
ABABCCDEED
Et si tu écrivais :
« Au-devant de mes yeux, tant de riche lumière,
« A qui dois-je de voir tant de nouvel azur… »
Tu aurais aussi ABAB dans le premier paragraphe ?
Il manque un trait d’union pour « au-devant ».

Bravo.

merci à vous, Oxalys et Jean-Mi.
Jean-Mi : oui, je vais tenter de faire quelque chose pour uniformiser la disposition des rimes dans chaque strophe, et même faire cas de ce petit tiret manquant que vous m'avez signalé : l'heureux sort que vous avez réservé à mon poème le mérite bien !

Et voilà, Jean-Mi, c'est fait !