La Vouivre
par Bragi
par Claude
I - Rencontre
Alors que je cheminais de par les grands bois,
Mon errance me mena vers la douce clairière.
Une cascade coulait sur de moussus rochers,
Le feuillage tamisait une exsangue lumière.
Une sublime jeune femme se baignait nue
Dans l'onde étincelante et fraîche de cette mare.
Ce fut la plus belle et noble femme que je connus.
Sur la rive du bassin se trouvaient ses habits,
Une fine robe de soie rouge, et, posé là,
Un diadème orné d'un resplendissant rubis.
De la belle alors mon esprit se détourna.
Il brillait de mille feux, dans le pâle soleil.
Je restais interdit, la bouche béante,
Devant ses gracieux reflets dorés et vermeils.
II - Convoitise.
Majestueuse pierre, si belle,
Si pure, si noble, si convoitée
S'offrant ici, à mes pieds.
Doucement, mon esprit chancela.
Et moi, dois-je, pauvre paysan,
Que la misère chaque jour harasse,
Cheminer sous ce joug pesant ?
Une pareille gemme ferait de moi
Le plus riche de tout le pays,
Et on m'appellerait "mon Roi".
C'est alors qu'approchant la pierre
De l'eau pure, sortit la Vouivre
M'interdisant de poursuivre
Elle me fit face, défiante et fière.
III - Hymen
Les mains posées sur ses généreuses hanches nues,
Ses beaux seins lourds pointent du buste de l'ingénue.
A faire pâlir Jason, une longue toison d'or
Naît de son visage gracieux tel celui de Pandore.
La plantureuse croupe mue par des muscles plaisants
S'animèrent, tel un serpent, de gestes ondoyants.
Quand, devers moi survint le charmant reptile,
Médusé, je perçus une chaleur subtile.
Puis la magnifique couleuvre me prit le bras
Puis, un à un, de mes habits me défeuilla,
Et ravie de ma vigueur, m'attira à elle.
L'étreinte se raffermit, lorsqu'à terre nous roulâmes
Mon cœur et mon corps brulèrent alors dans les flammes
Que ce malin démon ne faisait qu'attiser.
Inspiré du livre de Marcel Aymé.
Poème posté le 24/03/11