Les secrets de mon père
par Charlette
Toi qui me berças sur tes genoux naguère
puisque tu n'oubliais pas d'être mon père,
tu n'as jamais pu me parler de la guerre
et de tes copains laissés au cimetière.
Je sais que tu cachais d'effroyables secrets,
emprisonnés dans tes volutes de fumée,
au souvenir incessant et désespéré,
qui t'obligeaient soudainement à t'isoler.
Je devinais les ombres de ce lourd passé,
rencontrées le mois de ma naissance en été,
dans une cellule aux barreaux ensanglantés,
au son des mitrailleuses souvent convulsées.
J'aurais tant aimé partager ton mystère
pour t'aider à supporter cette misère,
avant que ton souffle éteigne la lumière
et t'entraîne vers l'éternelle lisière.
Poème posté le 01/09/14