Que devinrent l’or, l’encens et la myrrhe ?
par Pilar
Ils marchaient sur leur chemin,
Le cœur gonflé de chaleur,
Le front auréolé de sagesse,
Où allaient-ils ?
Il fallait avancer,
Suivre ses pas,
Dans la confiance,
Sans crainte du but.
Car le chemin était déjà le but.
Et ils marchaient leur chemin,
Chacun le sien,
Sans peine de sa longueur,
Sans peine du soleil,
Sans peine de l’erreur.
Au carrefour de leur quête,
Ils se rencontrèrent,
Se saluèrent
Se connurent.
Ils marchèrent alors
D’un seul et même pas,
Chargés de connaissance,
D’espoir et d’ardeur.
L’étoile qui attirait leur pas
N’était pas visible aux yeux :
Leurs cœurs savaient,
Confiance,
Leurs êtres savaient,
Détermination,
Leurs pas savaient,
Intention.
Ils marchaient ainsi,
Vers plus d’humanité,
Ouverts à l’avenir
Dans la foi en le devenir du monde.
Ils arrivèrent,
Point ne s’offusquèrent,
Mais reconnaissants,
Offrirent et vénérèrent.
Seul dans une nuit
Où l’étoile était cachée
Il marchait, déterminé,
Confiant et espérant,
Poussé dès la première heure
Vers le même but
Sans trop savoir quoi, où, quand, comment.
Il suivait son intuition
Patiemment.
Il la suivit trente trois ans
Avant d’arriver,
Au carrefour de sa vie
Et d’une mise à mort.
C’était une terrible nuit
S’ouvrant sur le jour
Qui allait déchirer l’obscur de la Terre.
Il sut alors son but atteint,
Le pourquoi de son aspiration,
L’utilité de son chemin.
Il ignorait encore
Qui, quoi, où.
Il suivit la foule
Jusque sur le Mont du Crâne
Où trois croix étaient dressées.
Il eut juste le temps
D’un seul regard,
Mais quel regard,
Tout chargé d’or, d’encens et de myrrhe.
« Mais pourquoi ? »
Se dit-il en lui-même
Et devant cette manne,
« Je n'ai rien fait pour Toi ! ».
Au-delà des images,<br />
Au-delà des dogmes,<br />
Il y a les vérités,<br />
Et aussi la poésie.
Poème posté le 06/01/18