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Poésie libre / Un homme de lettre victime du temps
              
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Un homme de lettre victime du temps
par Piloukan


Je ne suis qu'un chiffre qui s'énumère Un nombre suspendu à vos lèvres Une ombre fondue par la lumière Dont le rêve de briller un jour enfièvre Mais je vis le temps d'une pénombre Lorsque la clarté épouse l'horizon Avant que le noir obturateur m'encombre Et qu'ainsi aveuglé ne subsiste nulle vision De face dans cette pile qui s'entasse Fossile de votre paperasse versatile Volte face humeur agile en préface Au style à deux doigts d'être tactile Hante été où ma folie devient écume Aux tonnes de feuilles obsolète musée Puits si vert abriter ma mie plume Car cher printemps arrose mes pensées Vains cœurs sont les vaincus poètes ulcérés Des maux cœurs aux maux dits charognes Remuent méninges dans ma tête torturée Mes vers cognent sans vergogne dans ma trogne De cette poitrine aux seins si nus Où s'achemine l'être intrus L'amour n'est que superflu Où ne demeure que résidu Aux doctrines qui s'insinuent Où se cache mine pieds perdus La guerre est le fruit défendu Où ne naît que haine des malotrus Dans ma tourmente de mes prisonniers récits Je dessine cet homme de lettre en conditionnelle Qui prie ses mots dans l'espoir d'un sursis Qu'un jour mes si s'enraient et s'adjugent réels Aux ères, aux fléaux qui jugulent L'existence de toute particule Je préfère le trait d'union qui régule Ces composés qui s'aiment et se calculent Au zéro qui vient après la virgule La jouissance éphémère du monticule Ne s'affairent que les cupides qui triangulent Leur monnaie qu'ils sèment en ridicules De ce livre que je vous conte et raconte Il n'ai point de point final à ma bulle Juste une syllabe qui compte et décompte Le nombre gagnant de ce monde qu'est le nul Dans cette histoire alphabétisant le sujet Il "niais" point de bêta capable de suivre Alpha Autant qu'à la fin de l'encre par faim de mes ultimes jets Omega fermant la marche des acides gras saturant ce constat Ainsi le récit se termine avec complément Tel un post-scriptum du monde qui se joue D'un homme de lettre victime du temps Le post script d'un homme garde fou



Poème posté le 04/05/20 par Piloukan


 Poète
Piloukan



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