Abandonner
par Mahea
Il pousse des matins où l'immuable chaîne
A du plomb le silence aux tourments assortis,
Et j'imagine que, souvent à la même heure,
De n'importe quel angle il ne reste que soi.
J'ignore en ces instants où s'éclipse lointaine
Votre saison de vivre en raisons travesties...
Quel adage aimez-vous ? Quelle note majeure
Décibélant frémit, strangule votre voix ?
Je suis nue, je vous lis, je suis là où vous êtes !
Jusqu'à n'en plus pouvoir, ça me cingle, me mord !
Je m'invite à vos chants... Ce bleu dans mes nuages
Ce goût des fruits juteux avec vue sur la mer.
Hors du temps vous vivez d'exhalaisons muettes
A bruisser vous troublez quelques âmes en corps,
je vous entends tout bas dévorer ces mirages
Comme un loup résigné s'accommode à l'hiver.
Vous traversez les rues d'un noir qui ne s'efface
Pour écouter le vent des couloirs sous-marins ;
Dans un chagrin qui roule et rend soudain sonore
L'infirme destinée du vide dans vos yeux.
Sentez-vous frissonner ce coeur sous la cuirasse ?
Pardonnez cette ivraie qu'enfante ce quatrain !
Car je vous sens craintif dans ce qui me dévore
Si vous n'attendez rien, plus rien qu'un songe-creux.
Poème posté le 17/10/23
par Mahea