Cette maison était une prairie verte étendue dans la pluie
Les arbres en étaient les fenêtres donnant sur l'extérieur
En fronçant son cœur on pouvait en voir le doux intérieur
Les murs étaient un alliage d'air et de chants de courlis
Dans la nuit on sentait l'odeur des légions de travailleurs
Dont personne ne savait rien de leurs incessants labeurs
En multitude ils mâchaient l'eau, le soleil, le vent, le sable
Le matin, ô miracle, un bouquet de fleurs était sur la table
Solitaire, elle cheminait le long des floraisons se succédant
Elle était de son espèce celle qui vit le plus de bêtes et de cités
Ainsi ce n'était pas de simples pas dans les estives du temps
C’était le grandiose avancement d'un monde en fin d’été
Les fontaines et les ruisseaux avaient le teint clair de ses yeux
Elle se retournait sur les traces inversées de l’aube immaculée
Sentait-elle en elle quelque chose d'arrachée qui fut merveilleux?
Vit-elle ce monstre qui lapa le lait des derniers jours de l'été