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Le Chant d'un Passé
par Polymnie2


SOUVENIRS VECUS RESTITUES TELS QUELS PROSE. Nous étions enfants de Marie; Plus grandes les Louises de Marillac. Je fréquentais Annie de deux ans mon aînée J’avais onze ans six mois, communion solennelle Avec un Dieu crispé entre les doigts des mains. Nous rendions une fois par semaine visite A une dame seule, considérée Mamie, Cette Grand-Mère en son domicile fixe. __________ Une petite porte ouvrait sur une pièce Après trois marches où s’use le temps, sous pieds En soupirs craquelés sur nos rayons lumières. Nous descendions religieusement les marches ; Ces trois niveaux en grains de chapelet Chimères Où fantômes occupaient l’espace sagement. Elle était frêle, très vieille, une auguste Grand-Mère Toute sombre Mamie, cette dame petite Etait barbue mais pas, toutefois, comme un singe Mais comme un homme en aucun gène hérite, De ce charme latent, ami de tours manèges ! Notre Grand-Mère toute belle et jolie, En robe tablier à carreaux noirs et gris Se fondait dans l’espace comme pour s’oublier Ou s’immoler sans bruit entre murs et plafond Maculés de soupirs ternis du temps aussi. Un pâle éclair sourit nous accueille discret, Cache le « réfectoire » en restes et miettes "Assis" sur les deux chaises et l’excédent déchet Sur sol, abandonné, collant de poussière. Tout en senteur errante éclaboussée flétrie Profanait et troublait l’espace jusqu’au seuil ! Cela ne souille en rien ma petite personne Mais mon amie, en gestes et paroles Démesurés, tachait le velours du pourquoi De notre bienvenue, et ses sous-entendus En camouflets restaient sourds sans effet sur moi, Mais dedans, ce sarcasme faisait triste agonie. Ce « bref » » tour d’horizon nous amena au balai, Lave-pont, eau, savon, nous empoigna les mains, L’une au sol, l’autre aux meubles tour à tour jumelées, Lessivage et poussière effacèrent les empreintes Tenaces pour ne faire qu’astiquer, reluire seul Le présent moment autour de cette table Où Grand-mère la parcourait tel un ange gardien S’appuyant sur les bords leur offrant un regard Absent comme un suaire épris du "lin seul"* ! Je me souviens de Vous en gestes sans oubli Mamie ! Ici, pas de tapis persan, se feutre le silence En fil d’attente malin, c’est un jour sans nuit C’est l’aube sans appât qui poursuit l’incertain, C’est la Vie ou trépas qui gère en cadence! Il n’y a pas d’horloge ! Il n’y a pas de temps ! Il n’y a pas de temps mais un tout, tout le temps ! Vous êtes si étroite si fragile Mamie, Et si framboise aussi ! Toujours à la merci ! A l’ombre où rien ne brille jusqu’au regard éteint Même quand tu souris, la glace n’est qu’étain La patine du temps serait-elle habitude Qui use et réfléchit cette pièce insalubre ? Merci Grand-Mère du temps, Merci de ce longtemps Temps ne compte pas Dévoré à pleine dents Il n’y a pas d’horloge ! Il n’y a pas de temps Il n’y a plus de temps mais tout le temps Tu es si étroite si fragile Mamie, Toute effacée à la merci ! Et si framboise aussi ! Polymnie2, fait le 7 et 8 juin 2015. Lin seul = Regard posé sur soi( en me mettant à sa place). Le texte est long, mais si vous saviez tout ce temps ! Et combien je le bénis ! Ce poème vient après toutes les lectures faites sur les sujets divers et les Âmes sans domicile fixe. Je vous propose un Domicile « fixe » d’un temps lointain, fixe par la solitude, l’âge, et porte monnaie démuni de l’époque où la jeunesse était considérée utile et s’activait à regarder la vérité en face quel que soient les moyens, moyens, petits, des parents. Nous aidions le clergé qui veillait à suivre et enrichissait l’éducation transmise déjà par les parents. L’école laïque en faisait autant Nous étions armés jusqu’aux dents pour ne pas tomber dans la facilité ni dans l’oisiveté. Il y avait des sacs de billes et avec mes frères je jouais aux billes sur les lits pour ne pas faire de bruit, mais notre père avait l’ouïe fine, se levait pour nous sermonner. Je suis la sixième de huit enfants et j’ai vécu silencieusement la galère de mes parents. Et oui, il faut avoir l’œil lorsqu’on n’a pas d’esprit ! C’était avant, oui bien sûr, mais comme beaucoup de choses ! Ce souvenir est toujours vivant comme beaucoup d’autres Mais personne n’y croit, car le temps tissé a croisé les fils de la vie !



Poème posté le 08/06/15


 Poète
Polymnie2



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