Donne ta peine avant qu'elle soit trop lourde
par Pilar
Je sais maintenant ma difficulté à te rencontrer
Elle ne vient pas de toi, pas non plus de moi
Elle vient de qui t’offre une prison dorée.
J’ai mis pour le comprendre plus de douze longs mois.
Pendant tout ce temps tu souffrais sans que je sache ;
Je te croyais heureuse, tu étais souriante
Tu me taisais toutes ces choses que l’on cache,
Non par une force d’abnégation patiente
Mais par peur qu’il sache le moindre petit rien
Qui pourrait lui échapper. Je t’ai vue craintive
Dans notre dernière croisée où j’ai cru bien,
Dans ta fuite, d’oser une phrase décisive.
Mais tu l’as enterrée avant que je la dise !
Quel mot, quel geste faut-il pour t’interpeller
Dans ta souffrance éteinte de femme soumise ?
Ah ! j’enrage de ne pas pouvoir te parler.
Ta peine, insupportable, je voudrais te l’ôter,
Te donner à sa place force du courage
De dire « stop » non à moi qui veut ta liberté
Mais à lui qui grandit sur de piètres partages.
Sur les débris d’une vie toute d’apparat
Où tu te fanes, dans un silence bien malsain ;
Tu ne grandiras plus, tu te rabougriras.
Sauve ton regard souriant et cristallin !
Tu mérites bien mieux qu’une vie à t’éteindre
Pour la gloire lâche d’un pleutre infatué.
Je n’ai rien à t’offrir, tu n’as donc rien à craindre,
Rien pour te séduire, rien pour te diminuer.
Mon amour t’est acquis tout entier de plein droit
Sans rien attendre en échange que te voir sourire
De toute ton âme dans le bonheur de ta joie.
Donne ta peine avant que je t’en vois mourir.
Poème posté le 01/02/17