Dame de pique
par Salus
Toi, fleur qui pactises
Avec la caresse
Des amours admises
Au temps des cerises
(Un crime de lèse-
Majesté ; jeunesse…)
Dans ton œil de fille,
Cet air de pucelle…
L’or de la pupille
Verticale où brille
Le sphinx infidèle
Qui te fait cruelle.
- Je serai ton roi !
Même te cabrant,
Tu seras à moi !
C’est de bon aloi,
Ce que ton cas prend
D’écrou ! Plus ce grand
Vent de liberté !
Tu feras ton nid
(Comme ma fierté)
Sans l’arc - déserté -
De l’amour permis
De l’amour promis…
Or, ton cœur s’échappe
De la tendre griffe,
Ce malgré la chape
Des soins d’Esculape
Que je te délivre,
Oiselle, ma grive,
Fugitive et tendre,
Gaie, un peu rouée,
(Je pourrais te pendre !)
Avide de tendre
A toute trouée
L’aile dénouée
D’un cil sensuel,
Ce rire frondeur,
Et consensuel,
Et presque duel,
D'où filtre une odeur
Piquante de fleur…
Reine de carreau,
Fille de papier
Qui t’offres - cadeau -
Tirée au cordeau
Du lien, pour prier
Qu’on pût te piller,
Sois- moi donc cette Eve
Que j’attends, là, hâve !
Tu sauras, du rêve,
Ce que nous réserve
De torve - et de bave
Cette fausse enclave !
Mais, folle de trèfle,
Presque inaccessible,
Furtive, et très « elfe »
C’est d’un fruit de nèfle,
Seule offre crédible
Payable à la Bible
Dont on te cadra,
Délicieuse enfant,
- Abracadabra -
Le dard du cobra
Contre un peu de vent
D’un amour
- Rêvant-
Poème posté le 16/01/18