Riche du temps qui passe
De la seconde enfuie
Où s’égoutte la pluie
Que le vent fol efface
Riche d’un cri d’oiseau
Dont le trille est musique
Quand dans l’azur unique
Sa note est un ciseau
Riche quand m’ensoleille
La chaleur de l’été
D'un feu doux sécrété
En sa couche vermeille
Riche à m’en écouter
Divaguer la pensée
A l’outrance insensée
Sans pouvoir débouter
Riche de ma faiblesse
De ma joie et ma peur
De toucher le malheur
Dont j’ai ri mais qui blesse
Riche de l’amitié
Et des amours reçues
Mais à donner moins sues
Sans demander pitié
Riche de tant d’envie
Sans apprêts et sans frime
Et par toi qui m’anime
Faire accroire la vie