Le temps des rires,
Rime avec souffrir
Quand je me mets à me souvenir
De leurs mots qui déchirent
Et de leurs coups qui détruisent.
Enfant j’étais seule et incomprise
Enfant le dessin et l’écrit
Étaient mes ailes de colibri
Dans un monde où voler est maladie
Et ou me voir pleurer est interdit.
Peut-être est-ce pour ça aussi
Qu’ils n'ont jamais eu répits
À m'offrir une seconde sans cris.
Sans coups et moqueries.
Alors je dessinais cet idéal
La fille que personne ne remballe
Qui se défend et qui sourit.
Que l'amour réussit.
Seule dans la cour cachée,
Sans amour ni épaule ou pleurer
Je rêvais doucement,
J’espérais simplement.
Que quelqu’un m’aime
Sans haine ni peine
Il est apparu celui qui m’a aimée
Et il m’a engrossée
J’ai dù avorter seule délaissée
Il m’a abandonné sans regretter.
Sans mots ni excuses
L’enfant il le refuse
Alors j’ai pleuré pour la première fois
J’ai tué l’être qui était en moi.
Blessée et encore jeune et naïve
Je me suis noyée à la dérive
A seize ans seulement droguée alcoolique
Comment disparaître ? En fumant une brique.
Jamais mon enfant ne viendra au monde
Et jamais je ne serai ronde.
Je dessinais en secret l’amour
Y’a des contrefaçons, du lourd.
J’ignorais ma raison par peur
Le shit en consommation chaque heure.
Et le temps qui défile et se perd
J’ai réalisé que la vie m’était chère.
Que je pouvais servir à protéger mon frère.
à défaut d’être une mère
Devenue indestructible, j’ai 18 ans.
La musique m’attire surtout le chant.
J’ai passé le mauvais cap et je fume Marlboro
Plus de shit qui dérape et de faux tempo
Ma vie commence à peine et j’avance doucement.
L’amour m’appelle je l’entends.
Je travaille, avec des enfants
Leur apprend la vie et quelques
instruments
L’entraide, le respect et la tolérance uniquement.
Pourtant j’ai à peine 19 ans.