Paysage à l’arbre bleu

(tableau de Meyer de Haan)


- Tu vois, les arbres, le feuillage, ta partition de roux, de jaunes… tout ce désordre avec le chaos des rochers au premier plan, là, sous la diagonale de la pente, je comprends, tout ça.

Mais pourquoi, pourquoi ton arbre bleu ?

- Tout ce que tu comprends, tout ce que tu reçois, dans le tableau, c’est de la technique. L’arbre bleu, c’est … ce que tu ne vois pas, c’est la présence. Celle qui habite la pensée, celle qui coexiste le temps du geste.
Seul celui qui peint sait (parfois) ce qui est caché dans le tableau.

- La présence, tu veux dire…

- Je veux dire, ça peut être ... Dieu, ou ça peut être ta mémoire, ou ça peut n’avoir jamais existé. Le plus grand amour ou ...un simple sourire.

Mais c’est bleu, et ça te traverse.

Heureuse de te lire!

Le bleu


Le bleu ne fait pas de bruit
Mais seul le gravier crisse
et l’ombre se rendort
Elle aime surtout la pluie d’été
A travers un rideau de cris
Faisant essayer
de longues robes au silence

Il était grand temps de mourir
On a usé le bleu jusqu’à la corde
Un bouquet de lilas entre les seins
De la petite morte

L’aube se relève pâle et froide

UN PEU DE LAIT COULE D’UN SEIN .



2 février 2006

On est traversé par cette dernière phrase si belle
"Mais c’est bleu, et ça te traverse."
Très beau texte.



Ce message a été édité - le 15-09-2018 à 14:45

Merci de vos passages

https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10215073459204151&set=a.1265387149052&type=3&theater&notif_t=feedback_reaction_generic&notif_id=1537225772789092

... pour voir le tableau, à peu près comme je l'ai vu.

La fenêtre de ton post s'ouvre mal chez moi, tes lignes disparaissent sous le "pavé" discussions en direct,...etc.
Alors j'ai regardé ton lien et j'ai vu l'arbre interrogateur et je t''ai lu.
Autant que sa couleur sa forme aussi interroge, me semble t-il.

Mais sans doute l'ai-je vu parce que tu nous l'as montré, car oui bien sûr on ne voit pas toujours l'importance de l'évidence...

Comme les poèmes mis en
musique qui après nous semblent presque fades, ce tableau est "moins beau" après avoir lu tes mots.
J'espère ne pas te froisser :)

C’est surtout Meyer de Haan qu’il faut éviter de froisser. C’est peut-être une raison pour laquelle je n’ecrirai jamais sur sa maternité de Marie Henry qui est un des tableaux que je préfère tous peintres confondus. Il y a des limites à l’iconoclastie.
Soit dit en passant la poésie de Violette s’en approchait lointainement. Ou s’en éloignait prochement, c’est selon.