Salus
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Posté à 20h27 le 07 Aug 20
Salut !
J'ai poussé céans l"impréhensible" (néo-classicisme post symbolique) jusques en ses derniers (voire !) retranchements, plus que jamais, je suis preneur d'avis éclairés, de critiques constructives, coups de gueule, borborygmes, babils et éructations diverses...
Des lyres de l'au-delà
D’un clair-obscur clignotant, la forêt
Au soleil chatoie...
Dans la mer vert-pur, et joignant sa joie,
Ce qu’un œil ferait !
Mais nul esprit, là, n’y pulse ni sonde,
Cette profondeur,
N’ulule ou ne crie, et révulse un cœur,
Discrète et féconde.
Au fouillis vide et nu, l’esprit sursoit
Et s’offre à la fée
Ou sylphide, émue, éprise et rêvée,
Dont quelque affre soit !
Sous la ramure, au patchwork de lumière,
L’âme se surprend
Sans armure ! et l’intérieur putsch suspend
Son alarme fière.
Ainsi, dans l’ombre pâle, alternatif,
S’éteint puis s’allume,
Hersé d’un sombre râle, ô terne plume,
Ton étain fictif.
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Hoho
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Messages : 396
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Posté à 23h27 le 07 Aug 20
Salut Salus, (paronomase involontaire )
Difficile de ne pas constater que cette poésie est hermétique. Etant moi même très admiratif de la tendance symboliste, même si le sens m'échappe en partie, j'apprécie.
J'apprécie la diégèse étrange où le poème se déroule. Les décors sont contingents : "clair-obscur clignotant", le soleil "chatoie", "pulse". Certains termes aux sonorités insolites : "patchwork" et "putch" me font penser à l'écriture moderne d'Apollinaire largement symboliste à certains égards.
Je ne comprends pas cependant la fin de la première strophe : "Ce qu'un œil ferait" c'est-à-dire clignoter ?
J'apprécie également l'appropriation de certains mythes : "Au fouillis vide et nu, l’esprit sursoit
Et s’offre à la fée
Ou sylphide, émue, éprise et rêvée,
Dont quelque affre soit !"
Ainsi que le côté un peu surnaturel : "la mer vert-pur". Nous sommes bien plongés dans un "au-delà".
Les images du dernier quatrain m'ont marqué, une sorte de métaphore de l'inspiration sans doute :
"Ainsi, dans l’ombre pâle, alternatif,
S’éteint puis s’allume,
Hersé d’un sombre râle, ô terne plume,
Ton étain fictif."
Je te souhaite, sur ce, une très bonne soirée
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Vie
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Posté à 08h00 le 08 Aug 20
L'émotion dessinée...
Kawanaga en image mentale associée.
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Vie
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Posté à 08h08 le 08 Aug 20
Mdrr! Pardon ! Je remets le mot dans l'ordre: Kanagawa
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Posté à 09h41 le 08 Aug 20
J'aime et ressens cette féérie des lyres où l'esprit s'abandonne aux cool heures d'un nuancier sylvestre
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Lau
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Posté à 10h43 le 08 Aug 20
C’est l’œil au-dessus de l’esprit, de l’âme,
Ici
Qui se chlorophylle et devient calame
Ainsi.
C’est l’oreille aussi que le vers allume
Et ça
Nous livre à l’azur, nous colle à la Lune,
Et çà !..
Ce message a été édité - le 08-08-2020 à 10:45 par Lau
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Salus
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Messages : 6938
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Posté à 15h42 le 08 Aug 20
Hoho, ton analyse me ravit, car élogieuse, oui, mais surtout, elle dit haut et fort que le texte est recevable, du point de vue du sens, en tout cas suffisamment pour pour pouvoir objectivement cerner, sinon le propos, du moins une direction, or c’était tout l'enjeu du texte...ici, la mise à contribution de la propre muse du lecteur est prépondérante ; je suis très étonné, et admiratif de tes capacités à suivre cette logique aléatoire du sens presque jaloux...
Ensuspens : Et cette vague vague vague...
Tigrou, ta réaction m'est une récompense !
Lau : - Chauffe ! Danse ! Danse !
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